Flamme et anneaux olympiques dans le massif du Jura, certains l’ont rêvé, ils vont très bientôt le vivre. Nicolas Michaud est le responsable du comité d’organisation, pour la partie française, des Jeux olympiques de la jeunesse Lausanne 2020, qui se dérouleront du 9 au 22 janvier. Le genre de responsabilité qui oblige à tutoyer l’excellence... A l’approche de l’événement, l’ancien patron du ski nordique français se montre serein.
Quel est votre état d’esprit à quelques jours d’un tel événement ?
Il y a encore pas mal de boulot mais on est assez serein. On travaille depuis 2 ans en direct avec le Comité international olympique (CIO) et, de fait, on a construit une façon de travailler qui est bonne. Le CIO nous apporte son énorme expérience des organisations de ce type. Cela fera partie de l’héritage.
Comment s’est effectué le recrutement des bénévoles ?
Ils ont été recrutés en juin dernier après s’être inscrits sur une plateforme. On a reçu tous les candidats un par un et on les a choisis en fonction de leur compétence, leurs envies et leur disponibilité. Tous les besoins sont couverts. L’important était de jauger la bonne quantité. On aurait pu en prendre 700 mais je crois qu’il n’en fallait pas trop. Ils sont 460, répartis en 16 commissions : sportive, logistique, sécurité-secours, avec des contraintes importantes imposées par les services de l’Etat. On aura par exemple beaucoup de monde sur les contrôles d’accès.
Et pour la restauration ?
C’est un très gros morceau ! On servira 600 repas chaque midi sur le site. On sait faire mais la difficulté, c’est qu’il faut tenir la cadence pendant 12 jours et donc organiser un turn over efficace.
Quelle sont les difficultés ?
Nous avons deux salariés seulement et en face de nous, le CIO fonctionne avec des professionnels qui demandent des choses tous les jours.
Quelle est la plus grosse crainte ?
C’est la météo, même si on n’y peut pas grand-chose. C’est la clé. Si on a 12 jours de tempête de neige ou de pluie, ça sera plus compliqué qu’un anticyclone… Pour le reste, il n’y a pas de crainte particulière. On a vraiment anticipé par rapport aux événements qu’on gère habituellement. Ceci dit, il y aura forcément des imprévus mais cela restera des « bricoles ».
Vos bénévoles ont acquis une certaine expérience avec la Transjurassienne et la coupe du monde de combiné nordique…
Exactement. On présente une particularité par rapport aux 7 autres sites. On a géré nous-même le recrutement. Donc, sur les 450, on en connaît plus de la moitié, qui ont fait leurs preuves.
Quelles sont les retombées médiatiques attendues ?
L’événement est en train de prendre de l’ampleur : il y a 4 ans, à Lillehammer, tous les droits étaient gratuits. Aujourd’hui pour la première fois, les télés doivent négocier pour diffuser des images des épreuves. Les Norvégiens, les Suisses et les Japonnais ont acheté. Une trentaine de médias seront présents chaque jour.
L’héritage ?
Je vois quatre volets. D’abord les équipements : les JOJ ont permis de débloquer des moyens pour construire ou rénover les infrastructures, qui vont servir pour les 30 ans à venir. Le stade est aujourd’hui magnifique. Le 2e volet, c’est notre façon d’appréhender l’événement, de se structurer, de travailler efficacement et sereinement. Les choses se font dans la rigueur, au bon moment, sans précipitation. De ce côté-là, le CIO nous aura beaucoup apporté. Troisième point, il y aura un héritage transfrontalier. Dans nos échanges avec les Suisses, nous avons mis en place beaucoup de choses, aux niveaux des douanes, de la gendarmerie, des secours, de l’éducation. Dernier point, le site sera pour toujours estampillé site olympique !
Recueilli par Christophe Bidal
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