Pour jouer au go, il suffit de peu de choses, un matériel dont la simplicité le dispute à l'esthétique : un «go-ban» (échiquier représentant une grille), des «pierres» (les pions) noires en ardoise et blanches en nacre.
Ce style épuré et élégant se retrouve dans les règles, dont le principe revient à construire et protéger des territoires sur le «go-ban». Simples dans l'esprit, elles se compliquent dès que deux adversaires se rencontrent. Le jeu présente même tant de combinaisons que personne n'a encore créé de logiciel informatique correct capable de tenir tête à un joueur à peine moyen. Un jeu stratégique, basé à la fois sur l'équilibre et le mouvement, la réflexion et l'intuition : les grands champions connaissent une multitude de parties par coeur, non sans se fier à l'inventivité. Notion peu commune, une partie évolue par construction et non par destruction, comme c'est les cas aux échecs.
S'il existe des professionnels essentiellement en Asie, le jeu de go constitue bien souvent une véritable passion pour les amateurs, certains y passant tout leur temps. Parfois sans jouer, simplement en étudiant pendant plusieurs mois les différentes stratégies dans des livres. Selon Frédéric Allemann, du club de go de Besançon, « une fois que l'on connaît ce jeu, il est très difficile de s'en passer ». Passion du jeu, mais jamais de débordements : dans le go, pas de coups bas, un amour du geste esthétique et une partie qui s'arrête sur l'accord commun des deux adversaires. Sans oublier que le vainqueur, quelle que soit sa force, met un point d'honneur à l'emporter par la plus petite des marges.
Stéphane Paris
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