Karim Ayady a toujours fait beaucoup de vélo, route et surtout VTT. Mais depuis qu’il s’est mis au gravel, il l’utilise désormais pour les deux tiers de ses sorties. « J’ai vu émerger la pratique dans la presse spécialisée. J’ai eu envie de tester les chemins blancs avec autre chose qu’un VTT, alors j’ai transformé un VTT pour en faire un hybride VTT/route ». Le nom vient de l’anglais pour gravier, car ce type de vélo permet de rouler sur ce genre de revêtement beaucoup plus facilement qu’avec les autres. Mais il se caractérise surtout par sa performance. « Le VTT, c’est bien si on ne fait que de la forêt. Si on veut aller partout, emprunter des chemins blancs, des routes forestières, aller un peu sur la route, le gravel le permet. Pas le VTT, ni le vélo de route. En gravel, on ne se pose plus la question du revêtement ».
Ses atouts : polyvalence et confort. Né aux Etats-Unis, il est inspiré à la fois du vélo de route, du vélo de rando et du cyclocross. Principales caractéristiques : un cadre à la géométrie différente du vélo de route, qui le rend plus stable et plus confortable en terrain cahoteux mais un guidon qui en est proche, des roues à section large, des freins à disque pour être efficaces par tout temps. Premiers prix autour de 800 euros. Karima Ayady résume : « On ira moins vite en descente qu’en VTT, moins vite sur la route qu’avec un vélo de route, mais on peut faire les 2 dans la même sortie. C’est un vélo qui a 8/10 dans tous les domaines. Il a ses limites mais il est plus complet ».
Etant vendeur de cycles à Mountain expert, Karim Ayady voit la pratique prendre de l’ampleur ces derniers temps. « Ca reste encore un marché de niche mais avec une belle grosse progression. Actuellement, je dirais que 2 clients sur 3 qui viennent pour acheter un vélo de route repartent avec un gravel ».
Francis Mourey, 9 fois champion de France de cyclo-cross, sourit en constatant lui aussi ce début d’engouement. « Cela fait 25 ans que j’en fais, notamment pour m’entraîner. Mais c’est adapté à toutes les pratiques et notamment la promenade, le vélo loisir, il n’y a pas besoin de technique. En ce qui concerne la compétition, les instances fédérales commencent à s’y pencher. Mais pour l’instant, ce n’est pas encadré, il n’y a pas de cahier des charges pour les compétitions qui existent. Ca reste un peu sauvage ».
Karim Ayady confirme : « En fait, on revient à l’origine de la pratique de vélo loisir. Outre son adaptabilité à toute pratique, tout terrain, toute saison, le gravel a un autre avantage : la sécurité. Sur les routes, la cohabitation devient très compliquée. Les accidents augmentent avec une responsabilité qui n’est pas le seul fait des automobilistes. Désormais, je préfère éviter ». En allant partout, le gravel permet de parcourir des longues distances en évitant au maximum les routes. Il y a un côté découverte de la nature et des paysages, à l’instar du trail à ses débuts ou de la raquette en hiver.
S.P.
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