«Gabriel, Mathys, vous parlez trop ! On joue concentré !». Cela pourrait être du foot, c'est de la pétanque. Sur le bord du terrain, lors du Trophée jeunes organisé à Port-sur-Saône début octobre, David Faivre (photo 2) appelle les jeunes joueurs du club de Gy à un peu de sérieux. Le conseil sert : lors de la mène suivante, les jeunes alignent 3 carreaux d’affilée. La concentration : un indice pour ceux qui se demandent si la pétanque est un sport. David Faivre, éducateur brevet fédéral 1, n’en doute pas. «C’est une activité d’adresse, qui est d’abord un don. Mais les techniques se travaillent à l’entraînement. Il y a aussi beaucoup de tactique et de choix à faire, un esprit d’équipe».
Autre indice, la pratique sera peut-être programmée aux prochains Jeux olympiques. Pour l’instant, avec 15000 licenciés, la pétanque est la plus importante discipline non olympique de la région. Tous sports confondus, elle arrive en 7e position. «Les gens ont du mal à dire que c’est un sport complète Nicolas Monnier (photo 3). Mais il faut une certaine endurance. Au championnat de France, les équipes font 6 parties chacune. En général, tout se joue à la 6e. Cela veut dire qu’il y a une fatigue physique et mentale».
Quatre écoles 3 étoiles
dans la région
L’an dernier, Nicolas Monnier a provoqué un buzz national en se présentant à un concours déguisé en clown. Il voulait attirer l’attention sur l’étrange décision de la fédération d’interdire le port du jean bleu en compétition. Efficace : il est passé sur France 2 et TF1, entre autres. Nul doute cependant que le président de la Pétanque gyloise aurait préféré faire parler de l’école créée il y a 8 ans. Une école labellisée 3 étoiles par la fédération, soit le plus haut niveau. L’une des rares de la région avec celles de Marsannay, Champvans et Autun (1). «C’est une fierté, c’était mon but quand j’ai créé l’école car je n’avais pas d’enfant qui jouait. Des parents se sont greffés et ça s’est développé. Cela montre que la pétanque est ouverte à tous et notamment aux jeunes. On intègre également des élèves de l’IMP de Choye. Beaucoup de nos jeunes font un autre sport plus "physique" à côté. La pétanque est complémentaire : elle leur permet de se concentrer, de se canaliser, d’être ensemble. On apprend à rester calme et à respecter l’adversaire».
Aujourd’hui, le club de Gy compte 14 intiateurs et 3 éducateurs, 44 jeunes sur 128 adhérents. Cinq d’entre eux ont participé aux championnats de France à Caen, où la triplette junior a atteint les 8es de finale. A Port-sur-Saône en octobre, 6 autres clubs du département ont envoyé une quarantaine de jeunes de 8 à 15 ans. Des garçons et des filles comme Sandra (Gy), Louise (Autrey-les-Gray) et Mélissa (Gevigney) (photo 4). Elles ont commencé il y a 4 à 6 ans en voyant leurs parents. Toutes trois ont gagné des titres départementaux. Elles aiment ce «sport sympa, l’esprit d’équipe, la confiance en soi que cela peut apporter». Loris, 13 ans et Marius, 15 ans, pensent d’abord convivialité : «on aime pour le loisir, pour jouer et se retrouver entre copains». Problème pour eux, leurs clubs n’attirent pas autant de jeunes que celui de Gy. Cela pourrait changer si la pétanque intègre les Jeux olympiques…
S.P.
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