Pour mieux faire apprécier la musique qu’ils soutiennent, les concepteurs du nouveau magazine 1863 ont proposé début janvier leur première mixtape,
Tambora. Ils ont pris le temps de soigner le projet, élaborant un enchaînement sensé faire passer l’ambiance du début de soirée à la fin de la nuit. Ils ont travaillé avec le beatmaker Alkakris et contacté des artistes de leur choix pour qu’ils proposent des morceaux à partir des instrus d’Alkakris.
« On a été étonné des réponses positives raconte Valentin Basset, l’un des fondateurs de 1863.
On a des artistes qu’on aime, dont 2 Suisses, Lala &ce et Simka » (1)
. Au bout de 4 jours, chaque morceau avait été lu en moyenne 10000 fois sur la platefrome
Spotify.
Cette mixtape est une nouvelle étape d’une aventure entamée il y a un an. Derrière 1863, mag en ligne lancé l’été dernier, 8 jeunes qui se sont rencontrés pendant leurs études à l’IUT info-com de Besançon.
« On est amis, on avait envie de faire quelque chose de concret ensemble ». Outre Valentin, ils s’appellent Alexandre Ataman, Nolan Belkic, Olivier Donnadieu, Noé Grieneisen, Siloé Ordonez, Thibaud Rota et Théo Vigezzi.
« On s’est retrouvés autour de goûts musicaux communs, mais pas seulement. 1863 en est le reflet : on parle de rap mais aussi de cultures urbaines en général. 1863, c’est l’année du premier métro au monde, celui de Londres. On essaie de parler de la face immergée, de gens encore peu connus qui ont du talent et une chance d’exploser. Mais musicalement, on n’écoute pas que du rap et du RNB. Au contraire, il faut écouter plein de choses pour avoir une culture musicale et savoir où puisent les artistes s’aujourd’hui. Il faut savoir de quoi on parle ». Un petit tour sur le site montre qu’ils connaissent leur sujet. Le rap français, notamment, ne semble pas avoir de secret pour eux.
Formation info-com
Leurs études leur ont servi. Pour 1863.fr, ils ont repris une maquette créée par certains d’entre eux pour un projet à l’IUT. Ils le diffusent en ligne, en multipliant les réseaux.
« Il y a le site, Facebook, Twitter, Instagram, Youtube, Soundcloud. On utilise aussi Linkedin, Tik tok, Twitch. On ne répète jamais les mêmes infos, on les adapte à chaque support. On utilise ce qu’on a appris à l’Université ! »
Aujourd’hui séparés par la suite de leurs études, ils collaborent à distance, chacun à son rythme.
« Cela nous prend pas mal de temps, mais on ne se met pas de pression, on ne se fixe pas de deadline. On fait ça pour notre plaisir. Chacun propose des articles quand il a envie, selon les opportunités qui se présentent. On préfère faire du qualitatif, de l’analyse à du quantitatif ». Exemples parmi d’autres, un article fouillé sur
« Oakland, terre souveraine de la pimp music » ou
un focus sur la scène rap antillo-guyanaise, méconnue, à travers Mata, Lesnah, Lyrrix, Evil P.
Sur ces bases, le succès grandit.
« En février dernier, notre compte Twitter a été suspendu à la demande de maisons de disques parce qu’on ne respectait pas les droits d’auteur. On a mis un mois et demi à le récupérer. Aujourd’hui, on a plus de 20 000 followers et maintenant, les labels nous sollicitent ! »
Stéphane Paris
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