Le nom de l’entreprise est révélateur. Steve Seiler et Elise Calame aiment les lettres, les mots et les jeux à faire avec. Parmi leurs productions d’affiches, certaines proclament «Si t’en reveux, y’en rena» (et l’alternative «si t’en reveux/Jean-René»), «Six jeunes m’abusent», «On ne rentre pas dans une cave à 20», «Cochon-tige». Simple, drôle et sans prétention, à l’image de la bonne humeur qui règne dans l’atelier.
Créé en 2009, ce dernier est installé dans une belle cave de 120 m2 au centre de Baume-les-Dames, prêtée par la Ville. Steve et Elise y développent une activité de création d'affiches et autres supports (tissus, cartes postales, sous-bock…), réalisés en typographie traditionnelle et linogravure. A l’ancienne, avec des lettres en bois et des machines d’un autre siècle récupérées et rénovées. Pas un seul ordinateur en vue.
«C’est une pratique qui se fait de moins en moins reconnaît Steve, mais pour nous c’est un choix artisanal, traditionnel, esthétique. Le rendu n’est pas le même et c’est aussi le plaisir de travailler à la main». Evidemment cela demande de la patience, de la minutie, des réflexes comme l’agencement des lettres à l’envers. Ils partagent ces goûts depuis qu’ils se sont rencontrés aux beaux-arts d’Epinal. Ils se disent indépendants et alternatifs et proposent de faire partager leur passion au public.
«On organise des ateliers en milieu scolaire, dans les maisons de quartier, pour les particuliers et on espère pouvoir organiser des stages sur place. On travaille autour de la lettre, de l’écriture, de l’art plastique. Il y a une demande de plus en plus importante, ça va des petits aux élèves des beaux-arts». Steve se déplace avec une presse, un petit outillage, des caractères en bois et apprend à son public les principaux rudiments de la typographie, en s’adaptant à l’âge. Vu la demande, ça plaît.
«Il y a un côté manuel, palpable. Les gens apprécient de faire eux-mêmes, de A à Z, et non pas d’appuyer seulement sur un bouton. Ils retrouvent ce que l’on n’a plus avec l’ordinateur : manipuler du beau papier, de beaux objets, se retrousser les manches, sentir l’odeur de l’essence. Pousser la presse, c’est comme un jeu pour les gamins».
Stéphane Paris
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