Pour comprendre l’essence du théâtre Alcyon, il faut tout d’abord se plonger dans le parcours de son fondateur, le metteur en scène et scénographe Patrick Mélior. «J’ai été formé en architecture et en théâtre. Pour concilier les deux j’avais choisi de travailler la scénographie. Puis, le théâtre m’a pris entièrement !». Ainsi s’est développée une forme de théâtre innovante qui accorde une place importante aux lieux, aux espaces, aux échelles.... «Produire une pièce de théâtre dans un lieu différent permet d’avoir un nouveau regard sur un texte et de rencontrer un autre public. Tout en restant exigeant sur la qualité du texte, cela permet de toucher ceux qui n’oseraient ou n’aimeraient pas se rendre dans un théâtre conventionnel». Et voilà que l’œil de l’architecte pousse la pensée du metteur en scène à créer un théâtre hors les murs !
Amateurs
pleinement investis
La compagnie joue ainsi régulièrement en extérieur ou dans des lieux inattendus tels que le château de Montfaucon, le cirque de Consolation ou encore le fort de Chaudanne qui est par ailleurs son lieu de résidence habituel. «Nous embauchons ponctuellement des comédiens professionnels mais nous fonctionnons surtout autour d’un atelier ouvert à tous. Ce sont des comédiens amateurs très investis qui apportent leurs visions différentes, leur diversité» poursuit le metteur en scène. Réunissant des comédiens âgés de 17 à 70 ans, la petite troupe est actuellement mobilisée pour «emmener le public en bateau». En effet, le théâtre Alcyon prépare une adaptation d’Hermann Melville, "le Grand escroc".
«Imaginez-vous, naviguant au gré du Mississipi à bord d’un bateau à aubes. A chaque embarcadère, des voyageurs montent, descendent. Parmi eux se trouve peut-être le grand escroc... Ou des grands escrocs cachés sous les traits d’une institution, d’un ordre, d’une religion, d’une société de bienfaisance, d’un gouvernement, d’un commerce, d’une publicité....» Qui sait à quoi il(s) ressemble(nt) vraiment ? Réponse lors des représentations prévues au fort de Chaudanne en juin et septembre.
Katia Mairey
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