Elle n’a pas été appelée pour le grand rendez-vous planétaire du foot féminin mais Florence Guillemin, qui se définit elle-même comme «plutôt en fin de carrière», est une personnalité qualifiée pour appréhender la Coupe qui monde qui se déroulera en France du 7 juin au 7 juillet. Aujourd’hui, à 38 ans, avec des centaines de matches au compteur, dont notamment 25 désignations internationales et 4 finales de Coupe de France à son palmarès, elle partage ses week-ends entre les rencontres de D1 féminines, où elle officie depuis 2003, et celles de National 3 garçons. «J’ai vu le foot féminin évoluer. Le niveau des joueuses est monté, les clubs se professionnalisent, les enjeux financiers sont plus importants. Donc les comportements changent, c’est normal. Sur le terrain, ça devient plus tendu.»
Une seule arbitre française a été retenue pour la Coupe du monde : Stéphanie Frappart, qui a fait le buzz le 28 avril dernier en devenant la toute première arbitre femme à officier au centre sur une rencontre de Ligue 1 masculine, Amiens-Strasbourg. «Je n’ai pas de regret, assure Florence, prof d’anglais en collège, Stéphanie est la numéro 1 française et sur les 18 meilleures arbitres d’Europe, ils n’en prenaient que 7… De toute façon, ç’a aurait été impossible de me libérer».
Puisqu’elle n’est pas partie prenante, se risquerait-elle à un pronostic ? «Si vous m’aviez demandé il y a 2 ans, j’aurais répondu "aucune chance pour les Bleues". Mais là, j’y crois ! A domicile, dans des stades pleins acquis à leur cause, les filles peuvent aller très loin. On a un bon milieu de terrain, avec par exemple la capitaine Amandine Henry. Devant, Eugénie Le Sommer ou Kadidiatou Diani peuvent faire des différences.» Elle y croit tellement que son billet pour la finale du 7 juillet programmée à Lyon est déjà en poche.
Le foot féminin change
D’ici là, elle supportera les filles depuis son canapé comme un spectateur lambda, avant peut-être d’en retrouver certaines sur les terrains de D1 la saison prochaine. «Mais c’est de plus en plus difficile. Les joueuses sont maintenant presque toutes pros, et nous, nous continuons à officier en plus de notre activité professionnelle.» 22 ans après son tout premier match, un certain PTT Besançon-Thise, on sent poindre un brin de lassitude, qui s’estompe immédiatement à l’évocation de son activité chez les garçons, avec ses copains. «Je ne pourrais pas me préparer seule. J’adore retrouver mon groupe d’entraînement, trois fois par semaine, au stade Léo Lagrange de Besançon. Un groupe de tous niveaux et de tous âges géré par Julien Aubé, fédéral assistant 1.»
Une autre mission la passionne : l’accompagnement des jeunes. «Je suis particulièrement la Baumoise Solène Gombik, qui possède toutes les qualités : elle est intelligente, elle ose, elle a le bon discours et sent très bien le jeu car elle joue elle-même.»
Christophe Bidal
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