Amateurs ? Professionnels ? La distinction n'est pas si évidente qu'elle y paraît. Pour le dictionnaire (Robert), l'amateur est celui qui cultive un art, une science pour son seul plaisir ou celui qui pratique sans recevoir de rémunération. On pourrait ajouter une distinction entre ceux pour qui la pratique est une activité annexe et ceux qui en font leur principale. Toutes ces définitions sont plus ou moins réfutées par les faits. Les amateurs sont de plus en plus nombreux à exposer, publier ou se produire sur scène dans les mêmes conditions que les professionnels. Si l'activité est d'abord un loisir, ils n'en montrent pas moins la même ambition et le même sérieux, le même besoin du regard du public sur leurs oeuvres. « Il y a un théâtre, on essaie de servir un texte et de faire passer des idées, l'approche est la même » note Moïse Beaux, de la Théâtrale à Vesoul. Dans le domaine des arts comme ailleurs, c'est donc encore le critère économique qui opère la distinction. Pour caricaturer, celui qui gagne de l'argent est un «pro», alors que les amateurs en dépensent. Là encore, les faits ne sont pas si nets puisque des amateurs vendent des tableaux ou des livres et la plupart déclarent dans l'enquête ne pas avoir dépensé d'argent pour leur pratique. Marie-José Lément, de l'Association du livre et des auteurs comtois explique que de ce point de vue, en littérature, « tout le monde est amateur, car on n'est jamais sûr de publier, c'est toujours aléatoire. Très peu d'auteurs vivent de leur plume. Pour certains, l'écriture améliore juste un peu les revenus, mais c'est rarement rémunérateur ». L'écriture étant un cas à part, on retiendra quand même que les professionnels sont ceux qui tirent leurs revenus principaux de l'activité artistique, par leurs oeuvres ou indirectement, au moyen de formations par exemple. Car pour ce qui est de l'intensité de la pratique, certains amateurs n'ont rien à envier aux «pros» : 18 % de ceux qui écrivent, 15 % des musiciens, 5 % de ceux qui font du théâtre ou des arts plastiques et 3 % des danseurs disent pratiquer tous les jours. Une minorité, certes, mais les plus nombreux se consacrent à leur activité une ou plusieurs fois par semaine. A cela s'ajoute la notion péjorative d'amateurisme liée à la qualité du résultat et au jugement du public, mais là encore elle peut tout aussi bien s'appliquer aux professionnels.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.