Camille Pujol a déjà été championne de France d’attelage, est souvent montée sur les podiums de concours régionaux, mais avec Stages Monde (1), elle est passée dans une autre dimension : celle d’une des meilleures écuries d’attelage au monde, Paardensport Chardon, à Den Hoorn, aux Pays-Bas. L’écurie d’une famille dont le père, Ijsbrand, a été plusieurs fois champion du monde. « Je voulais vraiment aller là-bas pour progresser, évoluer, voir un autre système, aller chez les meilleurs dit la jeune femme de 25 ans. Une place comme ça, il n’y en a pas 50 dans le monde ! » Elle voulait notamment groomer (prendre soin des chevaux et les préparer pour la compétition) et le stage a plus que répondu à ses attentes. Initialement prévu pour 3 mois, il a été prolongé à 5 et Camille a pu accompagner les Chardon aux championnats du monde en Hongrie, en septembre dernier. « Ils m’ont demandé de rester plus longtemps, en me rémunérant. » Partie depuis le mois de janvier avec son poney Gun et son chien Toby (« il n’était pas question que je m’en aille sans eux »), elle admettait que « ça allait être dur de rentrer ! »
Chercher l'excellence
Camille ne partait pas dans l’inconnu. Elle est née au milieu des chevaux, à Pont d’Héry, où ses parents ont 40 chevaux et une école d’attelage. Un environnement optimisé par des formations adéquates : BTS production animale au lycée agricole de Dannemarie-sur-Crête, certificat de spécialisation lait au CFA de Châteaufarine, certificat de spécialisation éducation et travail du jeune cheval au lycée agricole de Mancy et Dejeps (diplôme d’État de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et du Sport) sports équestres passé au Haras national de Rosières-aux-Salines. Des formations en alternance qui lui ont permis d’exercer en tant que responsable d’écurie à Courlans (Ecuries en Verbonne) et L’Albenc, en Isère (Ecurie Pierre de Brune). Son stage aux Pays-Bas vient efficacement compléter toutes ces expériences. Le lieu est propice : 200 chevaux, une écurie de propriétaires, une école d’équitation pour futurs instructeurs. Confirmation : « Oui, j’ai continué à beaucoup apprendre et j’ai eu la chance d’être bien encadrée. Dès que je demandais une leçon, je l’avais. De toute façon, travailler avec les meilleurs mondiaux est forcément intéressant. Sans compter l’idée d’observer un fonctionnement et une gestion différents. A Den Hoorn, c’est très carré, pointu, voire pointilleux ». Elle a également dû parler anglais, autre aspect bénéfique d’un tel stage.
Autant dire que le séjour a confirmé son objectif de travailler dans ce domaine, « peut-être en m’installant chez mes parents pour développer l’écurie ». « J’ai fait un bac scientifique, notamment parce que mes parents ne voulaient pas trop que je m’oriente vers les chevaux, mais finalement, c’est ce qui me plaît, pouvoir travailler dehors avec des animaux. Et j’aime chercher la performance, l’excellence, les meilleurs chevaux, les meilleures combinaisons ». Sa motivation a dû convaincre ses parents puisque c’est sa mère qui lui a parlé du dispositif Stages Monde. « Elle l’a découvert sur un site, m‘a envoyé le lien et ça a été très facile ensuite. Je trouve que c’est un bon dispositif pour les jeunes qui veulent partir car il donne l’opportunité de découvrir une façon de travailler dans un autre pays. Quand on a l’occasion, je pense qu’il ne faut pas hésiter à aller voir ailleurs comment ça se passe ».
S.P.
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