« L’Afpa doit permettre aux personnes qui se forment de rester le moins possible en situation non salariée. Autour de cette idée, nous avons un certain nombre d’engagements : qualifier les demandeurs d’emploi et salariés, agir en faveur de la formation professionnelle en l’inscrivant dans un territoire, sécuriser les parcours, réduire les inégalités en accueillant tous les publics sans discrimination et en offrant à chacun le parcours qui va lui donner les mêmes chances que les autres d’arriver à la réussite, cultiver l’innovation pédagogique, faire de la formation professionnelle un outil de promotion sociale. Il ne s’agit pas de faire de la formation pour la formation mais de donner aux personnes des compétences qui leur ouvrent des portes.
Vous avez un public très diversifié.
Nous pensons que la diversité est source de réussite, qu’elle fait progresser chacun. Nous avons des jeunes et des moins jeunes, des salariés et des demandeurs d’emplois, des débutants et des personnes expérimentées, etc. On s’en sert comme un levier de formation. Par exemple, nous avons beaucoup de militaires en reconversion. Chez eux, il y a une discipline, un sens de la camaraderie, l’idée que tout le monde va au même endroit en même temps : c’est une dynamique qui peut servir d’exemple aux jeunes qui sont dans le même groupe. Cette alchimie fait partie de nos valeurs. L’autre point important de notre pédagogie est non pas de partir de la théorie mais de partir de l’exercice concret pour arriver à la théorie.
A cet égard, la plupart de vos formateurs sont issus de l’exercice professionnel.
Les formateurs que l’on recrute doivent connaître leur sujet. On leur demande d’abord d’être à l’écoute des stagiaires, sans être gênés par leur matière. Ce sont des professionnels qui doivent transférer leurs compétences. On s’efforce de vérifier qu’ils sont bons dans leur domaine et qu’ils sont capables de transmettre, dans le cadre d’un accompagnement personnalisé. Former est un métier au soi. C’est d’autant plus important aujourd’hui qu’avec internet, chacun peut acquérir la connaissance. Le problème est de savoir ce qu’on en fait. Le formateur est là pour servir de guide.
La Région a mis en place le service public régional de la formation pour sécuriser les parcours et éviter les ruptures de formation. Cet outil vous est-il utile ?
Il présente quelques difficultés, liées à son démarrage et à l’adaptation inhérente. Il faut par exemple adapter les formations au territoire, ce qui n’est pas évident dans un laps de temps court. Il faut apprendre à travailler avec des partenaires, qui peuvent être aussi des concurrents. Il faut aussi modifier notre recrutement, désormais du ressort du sas. Mais tout cela va se réguler. L’aspect positif est que les organismes de formation se parlent, apprennent à travailler ensemble. Une synergie se met en place, c’est plutôt bien. Le SPRF nous oblige aussi à nous questionner et à faire évoluer notre offre. Il faut un temps pour prendre ses marques, mais c’est utile car c’est un travail au service du public.
Recueilli par Stéphane Paris
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