Loréna Hannequin, 16 ans, explique très simplement sa présence au lycée professionnel Notre-Dame, à Nevers (58) : « J’ai fait un stage de découverte dans un garage et ça m’a plu. ». A ses côtés, Jean-Paul Verlinde, proviseur, et Sébastien Vincent, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques (DDFPT), sont satisfaits du travail de leur jeune élève.
Après deux mois en seconde technologique sciences et technologies de la santé et du social (STSS), à la rentrée scolaire 2023, elle a bifurqué vers la filière carrosserie-peinture, rattrapant très vite son retard pour devenir « un moteur pour l’équipe » explique Jean-Paul Verlinde. Intéressant quand on travaille dans le secteur automobile… C’est la seule fille du groupe mais ça ne pose aucun problème. « Quand elle veut quelque chose, elle va au bout. »
Objectif Worldskills
Alors que Loréna perfectionne sa gestuelle à l’aide d’un simulateur acquis récemment par l’établissement, Morgan Tour, son professeur, observe et la conseille si besoin. Il ne tarit pas d’éloge. « Elle est tenace et motivée. On dit que les filles sont plus appliquées et qu’elles différencient mieux les couleurs. Je confirme. »
Après la pause déjeuner, Loréna travaille dans l’atelier qui abrite de nombreux véhicules hors de service, et des « vraies » voitures de « vrais » clients, à condition que ces derniers possèdent un lien avec le lycée (enseignants, personnels, familles des élèves). Lorsqu’elle doit peindre un spoiler de pare-chocs arrière, c’est un long cycle d’opérations qui débute. Il convient d’abord de poncer l’élément avant d’apposer un dégraissant de surface puis une couche d’apprêt, le sécher puis à nouveau le poncer. A deux pas, Esteban et Adem, camarades de classe peu prolixes mais un tantinet chambreurs, apprécient la présence de Loréna parmi leur groupe et avouent, si on les titille un peu, qu’une fille dispose d’un peu plus de patience et de minutie qu’eux… Avant de débuter la phase peinture, Loréna doit identifier la bonne teinte à l’aide d’un spectromètre puis effectuer de savants mélanges à partir de pots de peinture standard pour aboutir au bon code couleur, à la goutte près ! Reste à ajouter un durcisseur pour faire agripper la peinture. Pistolet en main, la voici concentrée sur la phase principale du long processus. A ses côtés, Morgan est attentif à tous ses faits et gestes, prêt à guider son élève, à répondre à ses questions sur le choix d’une référence ou le bon geste à effectuer. Après une deuxième couche et l’application du vernis, Loréna, masquée, gantée et toujours protégée par une combinaison blanche pour éviter que le silicone ne s’accroche sur sa tenue, semble satisfaite du travail accompli, tout comme son formateur, lui-même formé ici avant de longtemps travailler dans une concession voisine.
Un stage à Paris
Des épreuves qualificatives pour les worldskills se sont déroulées il y a quelques jours à Mâcon, en amont d'Explore les métiers. Puis, au programme des prochains mois, Loréna devra, avec ses camarades, restaurer complètement une célèbre 205 GT utilisée jadis par la gendarmerie nationale, une voiture destinée à intégrer le musée d’Avord (Cher). D’ici là, elle aura bien avancé dans son cycle de stages : après celui effectué en première année dans un garage à Challuy (58), les deux prochains, d’un mois chacun, sont programmés, d’abord chez le même patron, ce qui est bon signe, puis dans une concession Mercedes à Paris. Ensuite ? « Après le bac, j’aimerais faire une autre formation, en covering (1).»
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