En devenant championnes de France UNSS au début de l’été, les handballeuses du lycée Jules Haag de Besançon s’étaient payé le droit de participer aux Gymnasiades, sortes de jeux olympiques scolaires disputés cette année au Bahreïn du 25 au 31 octobre. Un événement qu’elles savaient gigantesque, avec plus de 3 500 athlètes venus de 75 pays et concourant dans 26 disciplines. Mais à ce point-là…
Avant même de décoller pour le Golfe persique, il s’est agi de commander les passeports et de trouver le financement d’une telle expédition, pas une mince affaire. En complément du mécénat, le lycée, l’UNSS, la Région et la Ligue de Bourgogne-Franche-Comté ont mis la main à la poche. « Une vraie course contre la montre, détaille Stéphane Delerce, responsable de la section sportive, mais heureusement les parents se sont mobilisés comme jamais ». Ils n’auront pas à le regretter, récompensés au centuple par les prouesses de leurs filles, remarquables de bout en bout, d’abord contre l’Ukraine pour lancer la compétition, puis face au Bénin, à la Roumanie et à l’Iran. « De plus, on a affronté des équipes nationales car le mode de sélection n’est pas le même partout » explique le coach, très fier de ses wonder girls.
En finale, en retrouvant les Roumaines, qui avaient jusque-là marché sur tout le monde, les filles ont récité une partition tonitruante. « Un match de folie. On est devant tout le long ! On est encore à +2 à quatre minutes de la fin, balle pour nous. Mais un fait de jeu fait tout basculer. La Roumanie revient et nous crucifie à la dernière seconde (26-25). » Ce dessert au goût amer est largement compensé par la tonne de souvenirs accumulés. « Un truc de fou ! Par rapport au championnat de France qu’on a gagné plusieurs fois, c’est puissance 100 ! ».
« Tout était bien ! »
Cette épopée, Stéphane Noël, père de la capitaine de l’équipe Florie, ne l’aurait ratée pour rien au monde. « Nous étions 21 pour encourager l’équipe. Des parents, des grands-parents, une petite sœur… L’aventure humaine a été extraordinaire, un dépaysement total. Les gens qui nous croisaient avec le maillot français sur les épaules nous interpellaient sans arrêt, nous serraient la main et nous lançaient des ‘Mbappé’. Incroyable ! »
La demi-centre Agathe Neuville, qui prépare déjà avec les copines les prochains championnats de France à Carcassonne, en mars prochain, gardera aussi un souvenir inoubliable de cette semaine pas comme les autres et du retour triomphal à Besançon, en gare Viotte. « L’ambiance dans l’équipe, les à-côtés, les échanges de maillots, la soirée des nations, où on a rencontré les compétiteurs d’autres nationalités, dès le deuxième jour, tout était bien. On ne s’attendait pas à tout ça. »
Christophe Bidal
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