Aaliyah Moua, 20 ans et toute l’envie devant elle, n’avait jamais été convoquée en équipe de France. Mais lorsqu’il a constitué sa liste pour disputer le triptyque le plus important de l’histoire des Bleues (voir programme ci-contre), du 19 au 22 mars à Besançon, l’ancien coach de Baume-les-Dames, Roche Novillars et Pontarlier Pierre-Etienne Demillier a pensé à elle : « C’était le 26 février, le téléphone sonne et le sélectionneur m’annonce qu’après m’avoir vu jouer plusieurs fois, il envisage de m’intégrer dans sa liste. Je ne m’y attendais pas du tout ! » dit-elle.
La meneuse de jeu dijonnaise, capable de prendre les espaces balle au pied et de casser une ligne par la passe, est satisfaite de la semaine de travail qu’elle vient de vivre à Clairefontaine avec ses coéquipières. Un séjour qu’elle qualifie sobrement de « sérieux et joyeux » et durant lequel « les anciennes ont très bien accueilli les nouvelles comme moi ». Aujourd’hui, elle s’apprête à vivre sa toute première Marseillaise. « J’ai hâte. En plus à domicile. Il y aura la famille, les amis. J’ai ramené tout le monde ! »
Double vie de footballeuse
Rembobinons le fil de son histoire. Toute jeune, Aaliyah s’inscrit au basket, mais sans grande conviction, « pour faire du sport , quoi… ». Elle sent rapidement que son truc, c’est le foot. « J’ai beaucoup joué dans la cour d’école, à Geneuille, j’avais un petit côté ‘garçon manqué’. »
Après trois ans à Châtillon Devecey, elle joue pour le PSB (aujourd’hui Besançon Foot) jusqu’à ses 15 ans puis intègre le pôle espoirs de Strasbourg, tout en défendant les couleurs du… Dijon FCO le week-end, comme défenseuse centrale, et rejoint Longvic à 18 ans. « Et en janvier 2024, des amies m’ont proposé de les accompagner au Futsal Dijon Métropole. Ça m’a plu tout de suite ! »
Elle parvient à cumuler aujourd’hui futsal et foot à 11, tout en poursuivant ses études en 3e année de Staps, option activité physique adaptée et santé. Cette semaine, elle manque quelques cours mais profitera à fond des bonnes vibes du Palais des sports.
« On a les clés pour se qualifier pour la phase finale de la Coupe du monde (NDLR : du 21 novembre au 7 décembre prochains aux Philippines). Il faudra se donner à fond pour ne pas regretter » explique-t-elle en évoquant les jours intenses à venir. C’est vrai que les Bleues n’ont d’autre choix que d’être à 150 % pour réaliser l’exploit de laisser deux formations derrière elles à l’issue des trois jours de compétitions qui s’annoncent. La Pologne (16e formation mondiale), la Finlande (17e) et surtout l’Espagne (2e et triple championne d’Europe) n’ont pas fait le déplacement dans la capitale comtoise pour seulement visiter la Citadelle.
Christophe Bidal
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.