Avoir envie de voyager, mais en réduisant le plus possible l’impact écologique. C’est avec ce double objectif à l’esprit que Dag Dehlinger a passé la moitié de 2024 à vélo, ralliant son Jura natal aux Highlands écossais.
« A la base, ma volonté était de découvrir des nouveaux endroits, de respirer » dit le jeune homme qui a pris goût aux voyages durant sa scolarité émaillée de séjour en Angleterre et Allemagne, d’un stage de BTS au Québec et d’un voyage d’étude au Maroc.
« Les questions de comment et où sont venues après ». En excluant l’avion et la voiture, il s’est rapidement tourné vers le vélo, conforté par l’idée de
« retrouver une forme de lenteur, d’où le fait de partir assez longtemps ». Au bout de la logique, dans une démarche générale de réduction de l’impact écologique de ce voyage, il a fait les choix d’acheter certains équipements en seconde main ou de travailler avec un vélociste local (Jura Ride à Clairvaux-les-Lacs) pour son vélo.
« J’ai pris un modèle sur lequel il y avait de tellement bons retours que je n’ai pas pu en trouver un d’occasion. Les gens qui en ont un le gardent ! » Un vélo de randonnée avec cadre en acier et porte-bagages lui permettant d’emporter une tente, un réchaud, une semaine de nourriture et un appareil photo, l’un des objectifs collatéraux de son périple étant de donner cours à sa passion pour la photographie. Il en a d’ailleurs fait un film qu’il présentera le 22 mars dans le cadre du festival
Les Rendez-vous de l’aventure (1) qui l’a aidé à financer son projet.
« J’ai également été aidé par le comité local d’aide aux projets, dont j’avais entendu parler par des amis qui avaient eux-mêmes monté un projet » (2).
Autre complément d’action, pouvoir s’améliorer en langue anglaise.
« C’est ce qui m’a décidé à aller au Royaume-Uni. J’avais aussi eu une prof d’anglais qui m’avait parlé des Highlands et depuis, j’avais envie d’aller voir de près ».
Il est parti en mai du Jura en direction des Vosges pour contourner Paris et rejoindre Dieppe pour prendre le ferry puis Newhaven, un petit tour au Pays de Galles et en Angleterre, avant de rejoindre l’Ecosse.
« J’ai vu les Hébrides, les Shetlands pour finir par les Highlands. Il y avait un côté symbolique à aller d’un massif montagneux à un autre. J’ai pu aussi visiter Liverpool, mais dans l’ensemble, j’ai évité les grosses villes car ce n’est pas évident pour circuler ». Durant tout le trajet, il n’a vécu aucune contrariété : une seule crevaison et quelques petits soucis techniques,
« mais rien de problématique ».
Connexions à taille humaine
« C’est une expérience très chouette qui m’a beaucoup apporté. Mais comme je n’attendais pas forcément grand-chose, ça n’a été que du bonheur. Le seul bémol est que je n’ai pas eu une super météo, même pour l’Ecosse ! Beaucoup de vent et de pluie, mais ça rendait les belles journées encore plus appréciables ! En moyenne je faisais une cinquantaine de km par jour, en logeant essentiellement en camping, avec l’avantage que l’Ecosse autorise le camping sauvage. Mais j’ai aussi utilisé Warmshowers (3), un réseau d’hébergement spécifique pour cyclistes, que je connaissais parce que mes parents en font partie. C’est un moyen de rencontrer les habitants, de partager les expériences ».
De la sienne, il retire un mode de voyage qui lui a plu, mais qu’il ferait peut-être différemment.
« Quand on se déplace à vélo, on se connecte à une humanité de manière plus simple. On a des besoins un peu primaires : où dormir, où remplir sa gourde. Mais je ne repartirais pas forcément seul. Seul, il faut monter la tente, ranger la tente, repartir, remonter la tente. La solitude est parfois un peu pesante. Je pense qu’être à deux permet d’être plus libre, d’avoir le droit d’avoir des coups de mou car on peut se soutenir ».
Même si ce n’était pas l’idée, l’expérience pourra lui servir dans sa future profession. Car ce voyage est assez cohérent avec son parcours : après des études dans la gestion et la protection de l’environnement, le jeune homme de 21 ans s’est lancé dans une formation d’accompagnateur en moyenne montagne, qu’il poursuit actuellement.
« Ça m’a donné l’expérience du bivouac, de l’autonomie, de la vie dans la nature, choses que j’ai envie de partager et de développer ».
S.P.
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