François Bugaud, le professeur, aime revenir aux racines trop souvent oubliées du théâtre, capter son universalité «du côté des grecs, de Plaute, du théâtre du moyen-âge, XVIe, XVI le méconnu» et surtout des masques : «Je travaille beaucoup avec car c'est un moyen pédagogique extraordinaire. J'ai appris la technique avec Mario Gonzalez, un Guatémaltèque qui a travaillé avec Ariane Mnouchkine. J'utilise le masque pour ce qu'il est : il permet de se cacher et d'oser des choses qu'on n'oserait pas autrement. C'est le contraire de l'exhibition, le corps travaille beaucoup.» Le masque permet aux élèves d'aborder «ce langage artificiel qu'est la scène, où il faut tout donner multiplié par cent.»
Depuis 5 ans, François Bugaud enseigne au conservatoire national de région à Besançon. Une section un peu méconnue, mais la vingtaine d'élèves qui vient s'initier chaque année à la pratique théâtrale profite des conseils d'un vrai passionné. «J'ai beaucoup de plaisir à enseigner. L'enseignement, c'est le fondement même du théâtre. Pour les élèves, je pense qu'il y a également un bonheur à travailler là, sinon on n'aurait jamais monté une pièce dans les bistrots (c'était «Monsieur A» joué au début de l'année à Besançon). D'ailleurs ceux qui n'y trouvent aucun plaisir s'en vont généralement. Car nous ne somme pas une école professionnelle.»
Cette section qui accueille en général un public étudiant pratiquant le théâtre parallèlement à d'autres formations, permet une grande liberté de travail : «On peut postuler à tout niveau. Ceux qui veulent s'initier, ceux qui veulent faire du théâtre pour leur plaisir, comme ceux qui veulent voir avant peut-être de s'y lancer. J'adapte mes cours chaque année aux élèves présents. On n'exclut personne, chacun peut avancer à son rythme. De toutes façons, on ne peut jamais savoir ce que chacun va donner sur scène. Certains mettent 5, 6 ou 7 mois pour découvrir une capacité à s'en sortir. En matière théâtrale, on peut se révéler tard.»
Stéphane Paris
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