mai 2019

Auxerre et Besançon en pole

En course en ligne de canoë-kayak, l’OCKA et le SNB font partie des clubs français les plus performants. Ils perpétuent une tradition régionale qui a déjà rapporté 9 médailles olympiques.
Photo Laurent Cheviet

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Un entraînement de fin avril à Besançon. Les athlètes du SNB (1) sont accueillis par la pluie, un peu de vent et une température avoisinant 10°. Un peu frisquet ? «C’est le temps idéal» sourit Andrei Frusinoiu, entraîneur principal du club. Il complète : «quand il faut s’entraîner en hiver, c’est autre chose !». Lilou Ségura, espoir haut-saônoise de la discipline, donne deux conditions essentielles à ceux qui veulent se lancer : «ne pas avoir peur de l’eau, ne pas avoir peur du froid». Quelle que soit la saison, les canoéistes – ou céistes – sont sur l’eau.
La discipline est exigeante, nécessite un entraînement constant. L’abnégation et la motivation sont primordiales. Pour débuter l"entraînement, ceux du SNB commencent par des efforts en salle. Maxime Boccon, le dernier athlète du club à avoir participé aux JO, est loin d’être le dernier à se donner du mal. Le quadragénaire montre l’exemple aux jeunes, donne des conseils, avec le sourire. «La présence de sportifs comme lui ou Catherine Mathevon qui avait obtenu une 6e place aux Jeux de Los Angeles est très importante pour le club indique Patrick Suranyi, le président. D’abord parce que le club ne peut fonctionner qu’avec l’appui de bénévoles. Ensuite parce qu’ils apportent leur expérience aux jeunes».
A Auxerre, le président Pascal Gouard ne dit pas autre chose en évoquant Cyrille Carré : «Il a 3 olympiades à son actif mais il n’a pas la grosse tête ! Au contraire, il est très sympa, très accessible». Quand il raconte l’histoire de l’Olympic canoë-kayak auxerrois (2) lancé en 1965 par François Lecler, on comprend que le mot transmission est important dans ce sport, plus que dans d’autres pratiques plus médiatisées. «C’est vrai qu’on y vient souvent par les parents, qu’il y a souvent des fratries». Côté athlètes, l’entraîneur Mikaël Ortu apprécie la présence de canoéistes confirmés tels que Cyrille Carré ou Francis Mouget : «les jeunes voient leur façon de faire, s’entraînent avec eux. Ce sont des moteurs».

   Culture régionale

L’idée de transmission est la première qui vient dans l’explication des réussites locales. Derrière l’incontestable St-Laurent-en-Blangy dans le Nord, l’OCKA et le SNB sont 2e et 3e clubs français, en alternance ces derniers temps. Ils accueillent respectivement autour de 200 et 500 licenciés. En Bourgogne-Franche-Comté, le comité régional en recense environ 3000 dans 46 clubs, avec quelques autres d’excellent niveau à Dijon, Nevers ou Decize. La discipline ne figure pas dans le top 20 des sports les plus pratiqués. Pourtant, elle est numéro 1 en termes de médailles olympiques d’été (9 sur 41), seulement dépassée par le biathlon si l’on inclut les sports d’hiver. «C’est une histoire de culture, de clubs qui sont dans une dynamique de compétition depuis longtemps» pense-t-on au comité régional. La dynamique actuelle paraît exceptionnelle : derrière Eugénie Dorange, 20 ans, actuelle meilleure française, le comité compte une vingtaine de jeunes de moins de 23 ans capables d’aborder l’équipe de France. Des jeunes qui ont les qualités mentales et physiques nécessaires, mais pour qui le principal point d’interrogation concerne le passage aux études supérieures, souvent incompatibles avec les exigences du canoë-kayak. «A Auxerre, on a peu de possibilités postbac explique Mikaël Ortu. Les meilleurs partent en pôle France dans des villes universitaires comme Nancy ou alors doivent se débrouiller un peu par eux-mêmes pour continuer la pratique. Mais dans ce cas, il faut pouvoir se motiver, pouvoir suivre ses études en même temps. Pour se maintenir à niveau, c'est 15 h par semaine. Ceux qui sont en équipe de France ont droit à des aménagements. Pour les autres, le passage aux études supérieures est compliqué et certains font le choix d'arrêter malgré leur niveau».
Malgré tout, les clubs locaux ont une certaine attractivité. Beaucoup d'espoirs actuels sont originaires de Bourgogne-Franche-Comté, mais certains sont venus pour la réputation des clubs et de leurs entraîneurs, à l’image de Laszlo Casseron désormais bisontin. Andrei Frusinoiu, lui, est roumain. Il est arrivé au SNB «un peu par hasard» après qu’un Bisontin parti en Erasmus en Roumanie l’a contacté lorsque le club cherchait un entraîneur. Sollicité depuis par la fédération française, il préfère pour l'instant rester à Besançon où il se sent bien. «Ici, j’ai découvert un savoir-faire, une ambiance, une envie de former des athlètes».

Stéphane Paris
(1) SNB
Anciennement Sport nautique bisontin, devenu Société nautique de Besançon de canoë-kayak dragon boat
2 avenue de Chardonnet
25000 Besançon
0381808946
facebook

(2) OCKA
Olympic canoë kayak auxerrois
Avenue Yver Prolongée
89000 Auxerre
0386515724
facebook

Comité régional
Comité régional de canoë-kayak de Bourgogne-Franche-Comté
Château Cateau
19 rue Pierre de Coubertin
21000 Dijon
0380453283
crckbfc

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Deaflympics


juillet 2024
Pour des raisons historiques et organisationnelles, les compétitions pour sourds et malentendants sont un cas à part dans le handisport. On n’en verra pas aux Jeux paralympiques pour la raison qu’elles ont leurs propres Jeux olympiques des sourds ou Deaflympics. Historiquement nés sous l’appellation Jeux silencieux en 1924, ils seraient la plus ancienne compétition multisports après les Jeux olympiques. Pour les Deaflympics, le comité international des sports des sourds regroupe environ 3000 athlètes d’une vingtaine de sports, ce qui rend compliqué l’intégration aux Jeux paralympiques.

Disciplines handisportives


juillet 2024
Les 10 disciplines les plus pratiquées (en nombre de licenciés) en Bourgogne-Franche-Comté en 2023, dans l’ordre décroissant : boccia, randonnée, cyclisme, basket, natation, sarbacane, ski alpin, athlétisme, tir à l’arc, danse.

Dijon sport découverte


avril 2024
Une nouvelle saison de Dijon sport découverte est proposée du 29 avril au 29 juin 2024. Plus d’une quarantaine d’activités avec près de 200 créneaux par semaine sont organisées pendant le temps périscolaire, les mercredis, les samedis et les soirs après l’école. L’initiation, le plaisir, le bien-être et la santé sont les mots clés d'un dispositif dont l’accessibilité est indexée aux ressources familiales.
Ces activités s’adressent aux tout-petits à partir de deux ans, aux enfants, aux adolescents et aux adultes et sont ouvertes aux personnes handicapées (renseignements au 0380745151 ou dijonsporthandicap@ville-dijon.fr). Inscriptions du lundi 22 au dimanche 28 avril dans la limite des places disponibles sur eservices.dijon.fr.

Trail responsable


novembre 2023
En 2019, Zéro Déchet Besançon a rejoint le campagne de Zero Waste France sur le thème du sport, Zero Waste Sport. L'idée est de mobiliser les sportifs et les organisateurs d'évènements autour des pratiques zéro déchet, zéro gaspillage. Pour l'année 2024, l'équipe recrute des traileurs qui veulent s'engager et questionner leur pratique afin d'en réduire l'impact sur le vivant. Si vous habitez sur le territoire du Grand Besançon Métropole, si vous avez participez à au moins 3 courses en compétition en 2023, si vous vous posez des questions sur l’impact écologique de votre pratique sportive, Zéro Déchet Besançon propose un accompagnement en 2024 avec diverses actions : calcul bilan carbone, organisation de fresque (climat, déchets et mobilités), organisation de sorties train/trail, participation à des courses locales, participation à des stands de recyclerie sportive, plaidoyer vers des organisations de trail, etc. Pour en savoir plus, envoyer un message de présentation à besancon@zerowastefrance.org

Campus sports


août 2023
Campus Sports est un service de l'Université de Franche-Comté qui permet de pratiquer une quarantaine d’activités sportives toute la semaine le temps de midi et en soirée, à Besançon, Belfort-Montbéliard et Vesoul. Les activités sont ouvertes à tous les étudiants de l’Université de Franche-Comté, aux personnels de l’UFC moyennant une cotisation de 15€/an ainsi qu’à divers autres établissements ayant une convention avec Campus Sports. Les activités sont également adaptées aux personnes en situation de handicap. En savoir +
Voir tout