Le backcountry n’est ni tout à fait du ski alpin, ni tout à fait du ski de fond, tout en étant un peu des deux. C’est un peu aussi de la raquette, dont il reprend l’esprit.
«C’est l’esprit ballade et découverte, mais en gardant l’aspect glisse» décrit Stéphane Sanchez, l’un des rares moniteurs à proposer des sorties randonnée nordique dans la région. La randonnée nordique ou l’autre nom du backcountry.
«Ce vocable a été adopté parce qu’il percute, dans l’idée qu’il pouvait parler aux jeunes et se détacher du ski de fond à l’image soit vieillotte, soit liée à la compétition. En réalité, la pratique existe depuis très longtemps. Le backcountry, c’est ce qu’on faisait il y a quelques décennies sur les skis en bois que l’on voit sur les représentations d’époque, jusqu’à ce que l’on invente les cours de ski. Dans son aspect moderne, il date d’il y a une quinzaine d’année. Mais cela fait 4 ou 5 ans que le matériel a beaucoup évolué».
Les skis utilisés sont aussi large que ceux de la descente, avec des carres métalliques et des écailles dessous. Le talon est décollé, comme en ski de fond, mais reste accroché au ski par un câble. Pour la neige glacée ou profonde, on ajoute des peaux de phoque. Ce qui donne à l’équipement l’atout de la polyvalence:
«c'est le moyen simple et efficace de parcourir tous types de pentes» est-il écrit
sur le site de Stéphane Sanchez.
Il n’est pas aussi efficace qu'un ski alpin sur des terrains descendants, ni aussi performant qu'un ski de fond au plat ou en montée. Mais force est de constater qu'en ski alpin, les portions plates ou montantes se transforment vite en belle galère, et que la descente en ski de fond est une affaire d'équilibristes aguerris. Le ski de backcountry concilie les intérêts des deux».
Pour l’instant, ce type de matériel n’est pas évident à trouver en location. Stéphane Sanchez est encore l’un des seuls à proposer des prestations avec prêt de skis adaptés. Pourtant l’expérience rencontre un certain succès.
«J’ai 30 à 40 clients par semaine dont 80 % n’ont jamais chaussé de skis de fond. Et ça plaît énormément, beaucoup veulent refaire des ballades».
Premier avantage, selon lui, un apprentissage facile.
«C’est plus facile que le ski de fond traditionnel. Il y a des personnes qui veulent faire du ski de fond juste pour le plaisir de la promenade. Mais lorsqu’ils prennent des cours, ils sont face à des aspects très techniques, pas facile d’accès au premier abord et pas forcément en phase avec ce qu’ils attendent». Pour en profiter pleinement, il faut quand même être capable de descendre une piste bleue en alpin et d’ouvrir un chasse-neige sur une piste damée en fond.
«Mais on adapte les parcours au niveau des gens. En descente, on prend par exemple des lignes de pente différentes selon l’expérience».
Seconde qualité, la possibilité de s’éloigner des circuits courants.
«Un bon skieur pourra aller là où vont les raquettes. C’est une pratique de liberté, d’évasion, de nature qui correspond à un retour aux sources dans l’air du temps. C’est un support pour découvrir le patrimoine et l’environnement, aller sur les plus hautes crêtes, voir des paysages magnifiques. L’ambiance est vraiment différente des pistes damées, qui sont une forme d’autoroute».
Cela fait du backcountry l’équivalent pour la moyenne montagne du ski de randonnée alpin pour les terrains à pente forte, sans la manipulation pour passer d’une position «montée» à une position «descente». Il se pratique forcément sur des terrains moins accidentés et alors que la randonnée alpine a pour principe de monter jusqu’à un but élevé pour redescendre, le backcountry réalise des parcours comportant une alternance de plats, de montées et de descentes. Idéal pour la montagne du Jura.
Stéphane Paris
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