L’artiste mise sur ce qu'elle maîtrise le mieux : la musique instrumentale (
«mon éducation musicale c'est le conservatoire, j'ai une formation en musique classique») et la dérision (
«j''essaye de mettre un peu de recul ironique et de léger second degré quand c'est possible»).
Comme le suggère le visuel de la pochette, dans les 14 titres de
"Désaccords mineurs", il est question de cordes. De ses cordes vocales sur l'ensemble des morceaux et de celles de ses copines les
Cancoyote Girls (1) sur le titre "le Testament", de Brassens. D'instruments (à cordes), avec un trio violoncelle, alto et violon venant étoffer la diversité de mises en scènes possibles.
«De là est née l'idée qu'il pourrait y avoir deux formules, une en solo chant et harpe ou chant et piano, voire chant et guitare. Et une autre formule agrémentée du trio à cordes».
Il est également question de thématiques se rapportant à la mort, au deuil et au désaccord.
«Cet album, je l'ai dédié à ma tante qui est partie il y a 3 ans. J'essaye de prévenir les gens que ça va en parler un peu, mais clairement il n'y a pas que ça». Ces thèmes prennent vie, en musique, par la chaleur des instruments.
«Je n'utilise que très peu de choses froides électriques et électroniques». Et grâce à l’intimité du public et de l'acoustique, qui pourrait être exploité lors des prochaines représentations.
« Le silence est beaucoup plus imposable si tu forces les gens à tendre l'oreille. Dans le son acoustique, il y a quelque chose de précieux, de plus partagé, de plus vivant.»
«"Un ange passe" m'a été inspiré
par le live de Thiéfaine en 98 à Bercy»
Barbara, Camille, Zazie ou encore Lynda Lemay, autant de sources d'admiration issues de la chanson française, desquelles l'auteure s'inspire.
«C'est ce que l'on entend le plus dans mon écriture, mais quand je sens que je suis trop influencée, j'essaye de prendre du recul en me demandant ce que j'ai vraiment envie de faire». Clotilde Moulin sait où elle va. Il n'est pas étonnant d'apprendre qu'elle a conceptualisé une grande partie de l'album, tout en s'entourant de ses acolytes musicaux : Maurice Boguet (Mégot) à la composition, Arnaud Bataillard, ingénieur son, et Théo Lanatrix, à la fois son compagnon, régisseur et créateur lumière.
«J'aime le boulot que tout le monde a fait dessus» ajoute-t-elle.
L'album a été réalisé en studio mais l'équipe n'a pas hésité à expérimenter des lieux insolites, voir enchantés, pour capter certaines atmosphères.
«Pour avoir des sons semblables à une chorale d'église, on a posé des micros à des endroits de la salle de l'Orangerie du château de Rennes-sur-Loue. Il y avait un simple vitrage, c'était génial car il y avait des oiseaux dehors et c'est la première chose que l'on entend sur les prises». Tel est le cas pour
"Un ange passe", premier morceau de l'album. Bien que tous les titres aient été choisis avec soin, celui-ci semble particulièrement lui tenir à cœur.
«Il m'a été inspiré par le live de Thiéfaine en 98 à Bercy. C'est un de mes préférés sur scène, je le fais depuis 2014. On me demande souvent si je viens de l'écrire car il est d'actualité, c'est le regard ironique qu'un ange est censé porté sur la condition humaine».
En attendant de retrouver ce morceau et d'autres encore, lors du concert d'inauguration de "Désaccords mineurs", l'artiste continue de présenter "la Boîte à musique (en)nchantée" et "la Boîte à musique ensorcelée", son dernier spectacle pour jeune public qui commence à tourner et
«n'est pas prêt de s'arrêter».
Mona Bouneb
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