La carte Avantage Jeunes est un dispositif plébiscité et à renforcer.
Une extension des avantages de la carte a été fréquemment citée et plusieurs participants ont évoqué l’élargissement du bon d’achat Avantages librairie aux sorties culturelles ou sportives. Les jeunes souhaiteraient que la carte leur donne des avantages ou réductions à des spectacles ou des lieux qui ne sont pas définis à l’avance, sous forme d’un coupon - à une sortie culturelle ou sportive choisie par eux-mêmes.
Donner aux jeunes la possibilité de ne pas être «que» des jeunes.
Il ressort des discussions une forte volonté des jeunes de ne pas être aidés ou soutenus uniquement comme jeunes, statut qui peut devenir enfermant, stigmatisant. «C’est ce qui s’entend dans les demandes de certains participants d’être aidés au titre de leur situation économique et sociale et pas toujours au titre de leur jeunesse ou de leur statut de jeunes».
Cette revendication est essentielle et traduit aujourd’hui un des enjeux de la construction personnelle de chacun (ou dit dans des termes plus sociologiques, un des enjeux de l’individualisme contemporain) : arriver à se construire à travers des rôles, des statuts et des places sans être jamais réduit principalement à une de ces places, de ces statuts ou de ces rôles. Les actions en direction des jeunes doivent leur permettre de ne pas se sentir en situation de minorité. Elles doivent aussi leur permettre de se mobiliser et de «payer» de plein droit leur participation.
Etendre les possibilités d’auto-organisation dans l’action
Les jeunes ont exprimé une forte volonté de pouvoir s’auto-organiser. Quand les participants évoquent les sites de covoiturage, la négociation de sorties avec transports, les échanges de bénévolats contre gratuité ou réduction, l’accès aux jobs…, ils soulignent qu’ils veulent pouvoir agir pour accéder à certaines sorties ou biens culturels. D’une certaine façon, ils intègrent les limites propres à leur situation de jeunesse (minorité donc pas de permis de conduire, pas d’indépendance financière) et ils demandent à pouvoir agir pour pouvoir dépasser ces limites. Pouvoir se prendre en main dans les limites de leur jeunesse sans être «assistés» en tant que jeunes semble ressortir de cette concertation.
Penser une information interactive et souple
Le manque d’information sur l’accès aux activités culturelles et sportives fait partie des freins secondaires mis en évidence par le dépouillement du questionnaire. Celui-ci est particulièrement sensible dans le cas des sorties culturelles «assez fréquentes» : le théâtre, les visites au musée.
Dans les ateliers, la mauvaise communication autour de différentes initiatives (concours de photographie) et des musées a également été notée. Plusieurs participants ont souligné que certaines communications n’étaient pas assez attractives et/ou pas assez affichées dans leur lieu de vie quotidiens. D’autres ont évoqué la mise en place d’application autour des initiatives culturelles et sportives ou d’une communication par les réseaux sociaux. La plupart des jeunes sont en recherche de modalités d’information accessibles, souples et interactives (avec peut être la possibilité pour chacun d’eux de relayer l’information par le biais des réseaux sociaux).
Des jeunes «oubliés» ?
En analysant les réponses au questionnaire, on a également observé que les jeunes les plus âgés sortaient fréquemment au cinéma et aux concerts mais se sentaient souvent freinés dans leur accès aux bibliothèques / médiathèques et dans leur accès aux pratiques sportives, notamment pour des questions horaires et d’organisation. En parallèle, les jeunes hors emploi et formation sont les plus demandeurs d’une plus grande fréquentation des bibliothèques / médiathèques et parmi ceux qui se sentent le plus freinés dans l’accès à ces dispositifs. Ce public de «grands jeunes» (ils sont parmi les plus âgés) est donc le plus grand demandeur de pratiques culturelles et sportives. Or, ces jeunes en emploi ou hors emploi et formation ont comme caractéristique commune de ne plus fréquenter
les grands lieux de socialisation de la jeunesse : les institutions de formations (écoles, lycées, université). Cela les place plus à distance des différentes formes de communication et d’incitation en direction des jeunes.
Tout cela amène à souligner que les actions d’incitation et de facilitation d’accès à la culture et aux sports ne doivent pas être focalisées sur l’amont (la prime jeunesse) mais aussi sur la «grande jeunesse». Il est probable que beaucoup de jeunes deviennent plus sensibles et réceptifs à l’accès à la culture et aux sports une fois qu’ils ne sont plus exposés aux incitations scolaires et qu’ils se confrontent à différentes formes d’emploi ou de non-emploi.
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