janvier 2025

De l’héliographie au numérique, tout savoir sur la photographie

Le musée Nicéphore Niépce explore de manière pédagogique tous les aspects de l’image, à partir des travaux et des premiers clichés de l’inventeur éponyme.
Photo Laurent Cheviet
De l’héliographie au numérique, tout savoir sur la photographie De l’héliographie au numérique, tout savoir sur la photographie De l’héliographie au numérique, tout savoir sur la photographie

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Le visiteur est accueilli par un chiffre qui augmente à toute vitesse, celui du nombre de photographies prises dans le monde depuis le début de l’année. Fin octobre, on était à 1500 milliards ! C’est juste une évaluation, mais elle montre à quel point la photo est entrée dans la vie de tout le monde. Un chiffre vertigineux si l’on songe que le tout premier est apparu comme un miracle en 1827. Il s’agit du « Point de vue du Gras » que Nicéphore Niépce a réalisé chez lui à côté de Chalon-sur-Saône.
L’idée de reproduire la réalité est tellement intégrée que la salle d’accueil du musée Nicéphore Niépce interroge : « Tous photographes ? » Et tous sujets puisque « le principal sujet de la photographie, c’est nous » rappelle Laurent Vallon responsable adjoint du service des publics des musées municipaux à Chalon-sur-Saône. Une réalité encore accentuée avec les smartphones. En 2024, l’immense majorité de ces clichés sont réalisés par ce biais. « Désormais, les jeunes ont tous une pratique plus ou moins intuitive, même très petits, sans trop se poser de question sur le regard ou la perception de l’image. Ça fait partie de leur univers, mais la plupart n’a jamais manipulé d’appareil photo ».
Le site internet du musée rappelle cette notion conjointe : photographier est devenu tellement normal, facile et universel que « la photographie souffre d’un principe d’évidence ». « La banalité tend à dissimuler la complexité. La photographie est un phénomène opaque qui ne peut s’aborder que dans ses multiples enjeux : technique, sociologique, industriel, anthropologique, historique et artistique ». Pour rendre compte le musée entend aborder tous ces points de vue. Au fil de la déambulation dans une dizaine de salles d’expo dans les 1300 m² de l’ancien Hôtel des messageries royales, on voyage des origines au numérique, on découvre les étapes de l’invention et les pionniers du XIXe siècle (Daguerre, Talbot, Eastman...), les apports successifs comme ceux de la couleur ou des effets, l’évolution du matériel (le plus ancien de Niépce est au musée, de même que l’équivalent de celui qui a servi sur la Lune en 1969) et des supports.
Des dispositifs immersifs permettent d’expliquer comment fonctionne « ce principe d’évidence ». Le musée propose un important volet pédagogique, la photo se prêtant naturellement à la manipulation. Elle permet de comprendre plus facilement comment fonctionne une prise de vue ou comment les couleurs sont décomposées et recomposées « car une photo est toujours en noir et blanc » ! Ou encore d'où vient la fameuse teinte sépia...
Dans une salle qu’il est possible d’occulter entièrement, on est même à l’intérieur de l’appareil photo pour vivre la formation de l’image par la lumière et son enregistrement. « Une animation très demandée, car très parlante » note Laurent Vallon. Si 70 % des 30000 visiteurs annuels sont des particuliers, le musée a mis en place de nombreuses propositions d’animations, d’ateliers à la journée voire de stages s’adressant à tous les niveaux, de la maternelle au postbac. « Beaucoup d’ateliers se font avec des exercices en extérieur et sont toujours basés sur la découverte d’images de la collection. On a par exemple des exercices de photoreportage, de photos du point de vue d’un animal, de prises de vue basées sur les formes, les lignes et la géométrie, de table lumineuse… On fait de l’argentique et du laboratoire pour mieux faire comprendre comment ça marche ». Les particuliers peuvent eux aussi avoir accès à ces explications pédagogiques, via des visites commentées globales ou thématiques. L’ensemble de ces animations varie chaque année mais sont toujours orientées vers l’analyse et la compréhension des images. « Depuis 2011, on a mis en place un parcours photo pour les élèves du CP à la 3e avec l’école Jean Lurçat et le collège Doisneau et c’est unique en France. On travaille également avec le CFA et l’école d’art de Chalon ».
Au coeur du musée et de ses activités, les photos. La collection du musée en compte 4 millions – ainsi que 20 000 objets et appareils photo et 30 000 livres. Un aperçu si l’on considère qu’il y en a autant de prises toutes les 1,5 mn. Mais cet aperçu fait le tour de l’utilisation des images. Elles sont de toutes sortes : venant de pros ou d’amateurs, artistiques ou de reportage, de famille ou scientifique…. Evidemment, une très petite partie est visible dans les présentations permanentes - le musée propose également 6 expos temporaires chaque année (1), mais au milieu de la salle principale, une table tactile et un écran géant permet de circuler à travers un choix de 25 000 images accompagnées d’explications.

S.P.
En savoir +
Musée Nicéphore Niépce, 28 quai des Messageries, 71100 Chalon-sur-Saône 0385484198
museeniepce.com

(1) Expos
En ce moment et jusqu’au 19 janvier : « La vie est un rêve et les images en sont la preuve » de Jean-Christophe Bourcart et « Benoît Henri Tyszkiewicz, entre Lituanie et France ».

Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Routard


avril 2024
Les célèbres guides du routard viennent de publier un fascicule consacré au Parc national de forêts, entre Côte d'Or et Haute-Marne. Il permet de mieux visiter la forêt.

Atelier de Gustave Courbet


juillet 2023
Cet été, l’atelier de Gustave Courbet à Ornans ouvre en entrée libre et gratuite ! Des visites guidées (payantes, 4 euros) permettent aussi aux visiteurs de mieux comprendre la place de ce lieu dans la vie et la carrière du peintre. Une exposition retraçant son histoire est en place, avec sa palette d’atelier, ainsi que quelques œuvres originales, dont la reproduction de L’Hallali du cerf. Du 1er juin au 1er octobre, l’atelier est ouvert du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h. Infos.

Le Centre de lumières


avril 2023
Cette nouvelle exposition permanente de la Saline royale d'Arc-et-Senans propose une immersion dans les sites du patrimoine mondial de l'Unesco, dont fait partie la saline. Dans une salle de 1500 m2, des écrans interactifs permettent d'en savoir plus sur les sites et sur la notion de patrimoine mondial, pendant que des films géants en 3D présentent 8 sites au fil de séances échelonnées dans la journée : la Saline royale, Palmyre, Laptis Magna, Gizeh, la tombe d'Humayun à Delhi, Venise, la Serrania de la Lindosa, Angkor, Samarcande.

Le Chemin gourmand


février 2022
L'Agef, association spécialisée dans l'accueil et le travail des personnes en situation de handicap, organise le Chemin gourmand, manifestation annuelle pour faire vivre l'association, le 26 juin. Il s'agit d'une journée convivale et gourmande avec visites, balade pédestre et animations musicales à Nuits-Saint-Georges. Places limitées. Réservations (46 euros/adulte, 22 euros/ enfant de 7 à 16 ans, gratuit pour les moins de 6 ans) : 0782696825 et chemingourmand@agef21.fr

Histopad, visite en réalité augmentée


juillet 2020
La saline royale d'Arc-et-Senans propose une plongée au 18e siècle, à la rencontre des ouvriers du sel au temps de la manufacture. La tablette tactile Histopad, produite en collaboration avec Histovery, embarque les visiteurs en 1780 dans une manufacture qui vient d'être achevée. Grâce à des reconstitutions 360°, des vidéos et des commentaires audios, les visiteurs découvrent l'organisation de la manufacture, la répartition des rôles et les différents procédés de production de l'or blanc. En savoir +
Voir tout