Traduit pour la première fois en France par une étuidante franc-comtoise, Le Radeau de la Méduse du Chilien Egon Wolff a donné lieu l'an dernier à un projet culturel du Théâtre universitaire de Franche-Comté, avec exposition, journée d'étude, lectures du texte et spectacle théâtral. Monter un tel texte d'un auteur inconnu en France serait un vrai risque pour une troupe professionnel. L'amateurisme possède au moins cet avantage de pouvoir tenter plus, comme l'expose le dernier numéro de «Coulisses», la revue du TUFC : « (...) Les étudiants peuvent prendre des risques en tous genres. La sanction du marché ou de la profession est moins fondamentale ; donc le théâtre universitai-re est le lieu idéal de l'expérimentation, de l'avant-garde (...) ». Lucile Garbagnati, la présidente du TU, insiste sur la lettre U : « La mission de l'université, c'est la formation, la diffusion, la recherche. Le Théâtre universitaire essaie de faire de même ».
Outre des créations, l'association a initié une revue biannuelle («Coulisses») et des rencontres internationales de théâtre universitaire, qui n'ont pas eu lieu l'an dernier par manque d'argent. Cette année, Lucile Garbagnati annonce pour mai 98 la tenue d'un colloque international sur «théâtre et sciences». Au-delà de ces missions, il suffit d'entendre la présidente raconter quelques-unes des représentations qui ont émaillé les 10 premières années d'existence du TU pour comprendre que cela se passe plutôt dans la bonne humeur, l'enthousiasme et un petit côté improvisé. Ce que ne démentent pas les chiffres : 100 étudiants par an en moyenne, 25 créations, 10000 spectateurs. On peut être amateur et avoir du succès. L'Orchestre universitaire intègre de son côté 35 à 40 étudiants.
L'enthousiasme de Lucile Garbagnati se rencontre aussi chez ceux qui s'occupent de l'Orchestre, comme Elisabeth Alaime. Dans les buts de l'association, on trouve cet autre parallèle : « L'Orchestre universitaire de Besançon - Franche-Comté s'est fixé comme objectif depuis sa naissance en mars 1990 de promouvoir et diffuser la pratique instrumentale dans le milieu universitaire. De cette façon, elle a, de manière sensible et originale, largement contribué au rayonnement de l'Université de Franche-Comté dans le domaine culturel ». Sous la direction de Christophe Boudez, professeur au Conservatoire de Besançon, l'orchestre montre lui aussi de l'ambition : « Si la composition de notre mouture 97-98 le permet, nous pourrons envisager de donner la Symphonie du nouveau monde de Dvorak, Espana de Chabrier et le Concerto d'Aranjuez de Rodrigo. Pour cela, il nous faut beaucoup de violonistes, altistes, violoncellistes.» L'orchestre est ouvert aux étudiants mais aussi à tous les usagers de l'Université de Franche-Comté, « avec ou sans expérience de la pratique de leur instrument en formation orchestrale ! » Dans l'ensemble, l'Université offre à ses membres une intéressante palette d'activités artistiques : chorale, atelier danse de l'UFR STAPS, et à partir de cette année, un big band de jazz, qui a commencé à recruter.
S.P.
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