Le son de l’album situe clairement la référence : on est au début des années 80, le punk a vécu son âge d’or et la vague qui suit propose une musique à la fois plus froide et plus élaborée dans diverses directions nommées new wave, cold wave, gothic rock. Diamond Dog se place à ce croisement, dans une version énergique. Anthony, chanteur auteur compositeur dijonnais à l’origine du groupe, date son envie de remonter un groupe à 2019.
« Je ne savais pas quelle forme il allait prendre, mais j’ai commencé à écrire fin 2019 et vraiment travaillé pendant le confinement en 2020. Auparavant, j’avais commencé dans le punk rock puis mon parcours musical est passé par les cases pop rock, psychobilly, rockabilly, surf ! Mais à un moment, si on veut creuser dans un style à fond, on se concentre sur ce qui nous anime et là, c’était mes influences, ma culture des années 70-80 qui ont primé ».
Tout fan de rock aura saisi l’origine du nom.
« J’apprécie beaucoup l’album de Bowie, mais ce n’est pas un hommage musical. C’est plutôt le nom lui-même, la façon dont il sonne que je trouve cool. Le concept de dystopie auquel est associé Diamond dogs me parle aussi. Et puis j’aime bien brouiller les pistes » sourit-il avant de rappeler que ses influences vont du classique aux Cramps.
« Un de nos morcaux est influencé par Franz Liszt. C’est intéressant de tisser des liens entre des choses qui n’en ont aucun. » Côté textes, l’anglais est de mise.
« Pour notre style, ça sonne mieux ! Et cela m’oblige à jouer avec mes limites dans cette langue. Pour mes sources d’inspiration, j’utilise des choses personnelles, mais je le cache derrière des métaphores. Je n’aime pas trop le truc concret des chanteurs qui parlent du quotidien. Je préfère l’enrober dans le plus de poésie possible. J’aime bien la méthode du cut-up qui peut apporter ce côté poétique ».
Des styles qui se marient bien
Soutenu par Frédéric Millat, d’
Exaequo production, aujourd’hui manager du groupe, Anthony (chant et claviers) a constitué un combo qui comprend Jules, guitariste de Beaune qu’il connaît depuis longtemps, et une section rythmique auxerroise avec Thibaud (batterie) et Eliott (basse). Tous trois font partie d’autres groupes dont les styles metal ou postrock semblent éloignés du projet. Quoique :
« Il y a des styles qui vont bien ensemble estime Anthony.
Par exemple, ils se rejoignent dans le côté froid. Mais au-delà de cela, comme tout le monde est bon dans son instrument, ce n’est pas un problème ». Ses trois acolytes acquiescent :
« En termes de jeu, on retrouve plein de trucs communs entre nous. Et comme on écoute tous beaucoup de choses, on connaît déjà cette culture sur laquelle se base Anthony ». En 6 mois à peine dans cette formation, le groupe a trouvé sa cohésion, notamment en live. Chacun apporte sa touche aux morceaux initiaux écrits par le chanteur. Les arrangements des maquettes de base ont évolué pour aboutir à l’album
Usual chronicles, paru le 5 avril.
« Je vais continuer à composer les morceaux dit Anthony,
mais en intégrant beaucoup plus le jeu de chacun. Ce sera un peu plus collégial ». En attendant, les 10 titres proposés forment un ensemble cohérent. Le sujet postpunk est parfaitement maîtrisé avec des influences évoquées à petites touches sans être encombrantes ni nuire à l’identité de ce premier album : soupçon de Cure, touches de Killing Joke, avec parfois des inflexions new wave comme sur
Flash sideway.
Lancé dans une tournée de 16 dates entre mi-avril et fin juin, le quatuor est unanime.
« On est raccord tous les quatre. On a envie de se focaliser sur le projet, sans s’éparpiller ».
S.P.
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