Le frisbee, tout le monde connaît : une pratique de détente associée à la plage ou au pique-nique. L’ultimate, un peu moins. Même outil, même principe, mais (presque) rien à voir. D’abord parce qu’il s’agit d’un sport d’équipe. Mais vu de l’extérieur, la grande différence, c’est le mouvement. Tout le monde bouge à part celui qui tient le disque et qui n’a que le droit de pivoter.
«C’est vraiment physique, explosif, on court beaucoup» confirme Martial Lanoue, secrétaire du club Ultimotte (Vesoul). Auparavant, il a fait du basket. En comparaison, «on se dépense autant, voire plus dans l’ultimate frisbee».
Les matches durent 25 mn en intérieur, 50 mn dehors. «C’est hyper collectif et très tactique, dans la mesure où le possesseur du disque est figé et le reste de l’équipe doit bouger» complète Gilles Gallinet, président du club.
Confirmation sur le terrain où 15 sociétaires du club, de tous âges, filles et garçons, s’entraînent : échauffement très sérieux, exercices répétant des phases de jeu et match très intense. Il faut être concentré, rapide, précis, habile. Autre aspect primordial de la pratique : le fair-play. Durant une rencontre, les joueurs sont en autoarbitrage. Seuls ceux présents sur le terrain prennent les décisions, avec nécessité de s’entendre.
6 clubs en Franche-Comté
«Cet aspect donne une pleine responsabilité aux joueurs, elle implique pour chacun de rester maître du jeu, de bien connaître les règles, qui sont élaborées pour qu’il n’y ait pas de conflit. Et si jamais il y a mésentente, l’action en cause est annulée et on revient à la phase d’avant» explique Gilles Gallinet. Le fair-play est sans doute favorisé par l’absence totale de contact physique, autre particularité de ce sport collectif. Chaque match se conclut par un cercle qui rassemble tous les joueurs. «On discute de la partie, des points litigieux, du respect du jeu. Cela permet de décompresser et de calmer les tensions qui ont pu naître». A la fin d’un tournoi, les équipes se notent sur les plans sportif et du fair-play.
Ultimotte est l’un des 6 clubs francs-comtois avec ceux de Voujeaucourt, Belfort, Pontarlier (2 clubs) et Besançon. Ces derniers sont les deux plus anciens et comptent des équipes en nationale 1. S’ils sont apparus il y a une quinzaine d’années, celui de Vesoul date de 2009 et il n’y a pas encore de ligue en Franche-Comté. Avec 70 à 80 clubs et 3000 licenciés, l’ultimate frisbee est encore un sport naissant en France.
«Au niveau national, la France doit être dans les dix premiers mondiaux mais on est loin des Etats-Unis et du Japon, et en Europe de l’Angleterre. Aux Etats-Unis, l’ultimate fait partie des 3 ou 4 premiers sports universitaires. Il y a une ligue pro depuis 2 ans, comme au Canada» annonce Gilles Gallinet.
Le mouvement s’étend par bouche à oreille, à l’image de la Franche-Comté. «Au démarrage d’Ultimotte, ce sont 3 personnes du club de Besançon qui se sont retrouvées à Vesoul et qui ont décidé de monter un club. Et à la base, c’est un Parisien qui a lancé le sport en Franche-Comté, d’abord à Pontarlier» relate Martial Lanoue.
Le nombre de clubs explique que le championnat régional regroupe le Grand Est, de Strasbourg à Mâcon. Pour éviter trop de déplacements longs, les phases aller et retour sont regroupées chacune sur un week-end. Les équipes jouent tous leurs matches en deux jours.
Stéphane Paris
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