février 2014

Gakokoé, une compagnie sur qui conter

Connaissez-vous la compagnie Gakokoé ? Présente dans le Pays de Montbéliard depuis 16 ans, elle a toujours gardé le même leitmotiv : faire du théâtre un art de proximité, gratuit et accessible à tous. Présentation avec son directeur artistique.
Photo SimonDaval.fr

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Comment est née la compagnie ?
Marcel Djongo : Patrick (Voitot) et moi sommes des anciens comédiens du Théâtre de l’Unité d’Audincourt. A la fin des années 90, nous avions envie de choses qui nous ressemblaient davantage et nous avons pensé à monter notre propre compagnie. En tout cas, le travail de fond était primordial. Nous voulions être proches des habitants dans la création, la diffusion… Au fil du temps, notre ligne artistique s’est affinée.  Après seize années d’essais, de tâtonnements, nous avons ce lieu (1) aujourd’hui estampillé scène de proximité dans lequel nous pouvons répéter et jouer nos spectacles.

Vous jouez dans les quartiers, les caves, dans les appartements, les hôpitaux… Pour vous, le théâtre peut-il investir tous les lieux ?
Oui, partout, de la rue au salon ! Notre objectif est d’aller au contact des gens. Certaines personnes se disent que le théâtre n’est pas fait pour eux, ils pensent qu’il est destiné aux gens riches, aux bourgeois.  Non, le théâtre est accessible à tout le monde et c’est ce que nous voulons démontrer. Parfois, le mot fait peur aussi et on l’associe à l’argent. Voilà pourquoi tous nos spectacles sont gratuits.

Comment faites-vous pour instaurer cette proximité entre le public et vous-même ?
Le gros de notre travail, c’est l’immersion humaine pour impliquer les gens et les faire adhérer à nos projets. Cela demande du temps. Notre spectacle La République par exemple, nous a demandé deux ans de contacts, d’interviews, d’écriture. Si la confiance ne s’établit pas entre l’artiste et le public , l’objectif ne sera pas atteint. C’est la partie citoyenne de la compagnie.

Le  théâtre de proximité aura-t-il toujours sa place selon vous  ?
Oui, on ne pourra jamais l’épuiser car dans la société, il y aura toujours des maux, et nous, artistes, sommes là pour les surligner. Nous n’avons pas de solutions, mais nous soulevons les questions, aux spécialistes et aux politiques d’y répondre.

Vous organisez en mars, la 8e édition du festival des Contes dans le Doubs et le Territoire de Belfort, en quoi consiste ce rendez-vous ?
Etant conteurs et comédiens, nous sommes attachés à cet art. Nous avons simplement envie de permettre au public de le découvrir en lui montrant qu’il n’est pas uniquement réservé aux jeunes, mais à tous, et qu’il regorge de multitudes de pratiques et d’univers. Nous accueillerons une quinzaine de conteurs qui viennent aussi bien de Martinique, du Togo que de l’Arménie. Une fois encore, il s’agit d’aller au plus près des gens, dans les MJC, les associations, les bars, les restaurants, les bibliothèques. Nous espérons que ce festival puisse perdurer, si les moyens suivent. Nous nous battrons pour cela en tout cas.

Propos recueillis par Simon Daval

(1) Depuis trois ans, la compagnie Gakokoé possède une salle de spectacle et des bureaux situés 8 rue Contejean à Montbéliard. L’accent, c’est son nom, accueille aussi des ateliers de théâtre amateur (enfants, adolescents) et des spectacles extérieurs.

Festival des contes
Du 12 mars au 29 mars à Montbéliard, Belfort, Audincourt, Sochaux, Valentigney, Bavans, Saint-Vit, Bethoncourt, Arc-et-Senans, La Cluse-et-Mijoux, Maîche…
Gratuit (sauf "Safariconte", 5 €). Programme complet sur gakokoe.com/fmc

En photo
La compagnie Gakokoé au festival des Mômes de Montbéliard.

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