La nouvelle gouvernance du sport accentue le rôle des Creps dans les projets territoriaux. Un rapport du ministère des Sports l’évoquait en 2018 : « Les Creps sont apparus comme des structures d’avenir inscrites dans le projet sportif territorial. Centrés sur leurs trois missions (haut niveau, formation, accueil des stagiaires), ils doivent s’affirmer comme tête de réseau pour le haut niveau en offrant des services de qualité à l’ensemble des sportifs du territoire répertoriés sur les listes, qu’ils soient inscrits ou non dans des structures d’accès au haut niveau (dans et hors Creps) ». Celui de Bourgogne-Franche-Comté est prêt à ces nouvelles responsabilités. « On devient un établissement ouvert, avec en particulier le suivi de 1150 athlètes sur le territoire régional avec qui nous serons en lien et à qui nous devrons apporter les moyens d’accès au haut niveau » souligne Pascal Bonnetain, directeur du Creps (photo 2). L’objectif est de les accompagner sur leur site de pratique, sur tous les plans, notamment social.
Le Creps Bourgogne Franche-Comté, désormais propriété de la Région, est le premier à avoir signé une convention tripartite avec l’Etat et la Région, en 2018. Sur son site web, il met en avant « l’exemple significatif de l’ouverture le 1er janvier 2019 du site de Besançon ; ouverture sur davantage de territoire avec une plus grande diversité de populations et de partenaires ».
Parmi les projets auxquels tient Pascal Bonnetain, l’ouverture au handisport. « Jeux olympiques et paralympiques sont maintenant associés. Quand on travaille sur un projet avec les collectivités, l’intérêt est général et l’accessibilité doit être ouverte à tous. On a un site facile d’accès et assez simple à adapter. J’aimerais que le bon outil paralympique soit à Dijon ».
23 ha dédiés au sport
Le centre de ressources d’expertise et de performance sportive est donc présent physiquement dans les deux principales villes de la région. Mais le site de base est à Dijon : 23 ha de verdure, d’infrastructures sportives (4 gymnases, 1 dojo, 3 salles de muscu, 1 piste de roller, 2 terrains de foot, 1 terrain de rugby, 1 pas de tir à l’arc) et de bâtiments avec salles de formation, restauration, hébergement.
L'établissement accueille près de 300 sportifs dont une centaine d’internes répartis en pôles France, Relève, Espoirs et structures associées (17 au total à Dijon) qui s’entraînent dans l'optique d'accéder au niveau national voire olympique. « Les pôles sont décidés par le ministère sur proposition des fédérations » explique François Graillot, chef du département haut niveau (photo 3). Le Creps peut être vu comme un maillon entre les clubs et le très haut niveau. « On est un centre de formation qui apporte un plus par rapport à la pratique en club, à savoir sur un même site tout ce dont on a besoin en termes d’encadrement et de matériel pour faire du sport de haut niveau. On aide les jeunes athlètes à aller au bout de ce qu’ils peuvent faire. L’idéal est de les envoyer à l’Insep (1) ou de leur permettre d’intégrer les équipes de France ».
Nouvel équipement de très haut niveau de performance
« Nous sommes attentifs à la scolarité ajoute Pascal Bonnetain, avec des aménagements d’emploi du temps, des conventions avec les établissements scolaires. Nous avons 2 chauffeurs pour véhiculer les jeunes et leur éviter de perdre du temps en transport. On fait de la dentelle pour chacun ». « Il est impératif que ça suive sur le plan scolaire insiste François Graillot. Nos premiers partenaires, ce sont le rectorat et les parents. Quand les jeunes arrivent au pôle, le premier quadrimestre est couperet. S’ils passent ce cap, en général, après, ça va ».
L’approche des JO de 2024 est venue encore booster cette dynamique générale. Ils sont l’occasion de moderniser et mettre à niveau le Creps. Il doit notamment accueillir dans un peu plus d’un an un bâtiment de très haut niveau de performance avec salle de muscu en hyperthermie et travail en hypoxie (pour s’habituer aux altitudes élevées). L’hébergement va être revu pour remplacer les dortoirs par des chambres.
« Le centre a été créé il y a 80 ans rappelle Pascal Bonnetain. A l’époque, c’était un peu visionnaire puisqu’il est toujours resté dans son rôle et ses fonctions. Les missions autour du sport, de la formation, des jeunes et de l’éducation populaire sont toujours d’actualité. On ne peut que s’en féliciter et espérer qu’il continue encore 80 ans comme ça ».
S.P.
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