Une vingtaine établissements ont participé au festival du jardin, avec l’aide des employés de la Saline royale. Ces 9 jardins sont le fruit du travail d’environ 300 personnes. Il prend place dans le nouvel espace de la Saline le « cercle immense ». Une deuxième zone créée qui complète l’arc de cercle historique du monument depuis juin 2022. Les jardins sont quant à eux objet d'un festival estival depuis 2001. Chaque année, il s'articule autour d'une thématique différente. En 2023, c'est peinture et poésie, en lien avec l'expo le Monde de Folon que l'on peut voir à la Saline. Ici et là, des personnages typique de l'univers de l'artiste belge sont disséminés dans les jardins.
Jardins éphémères
Pensés par des étudiants des écoles nationales du paysage, les projets sont sélectionnés par un jury. Ils sont mis en place par des apprentis venant d'établissements de toute la région. Pendant une semaine les élèves participent à la construction d’un jardin. Ils sont logés et coopèrent avec les jardiniers de la Saline. Le lycée agricole de Valdoie a participé à l’aménagement du « jardin du Phénix », un projet de l’Ecole national de paysage de Versailles. Le lycée Jacques Duhamel de Dole et le CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles) de Valdoie ont de leur côté mis en place du jardin « Le rossignol dit à la rose » avec l’aide de la Saline royale. Un jardin en référence au récit du même titre d’Oscar Wilde. Au premier abord, le visiteur tombe sur « l’Arc jurassien », réalisé par des étudiants de Quetigny. Le projet est résumé par Sylviane Duvernoy, leur professeure
(interview à lire ici).
« On est fier de ce jardin »
Des bancs pour pouvoir s’assoir ou s’allonger. Des fleurs de toutes les couleurs. Ces espaces sont créés pour se balader et être transporté dans des univers différents. A différentes périodes de l’année les jardins ne se ressembleront jamais. Parfois plus fleuri, les couleurs des fleurs changent. De l’ombre apparaît, les plantes ont poussé autour des installations préparées. Les jardins resteront ouverts jusqu’au 22 octobre avant le traditionnel troc des plantes.
Dans le jardin « le rossignol dit à la rose » la majorité des plantes sont celles de l’année dernière. Le but n’est pas de recommencer à zéro chaque année, mais d’utiliser ce qui est déjà présent.
« On est très fier de ce jardin-là, car on a gardé la biodiversité de l’année passée » dit Denis Duquet, responsable des jardins et de la biodiversité de la Saline royale. Il explique aussi un changement important à partir de cette année : la présence des "jardins en mouvement", dans l’idée de rendre l’environnement plus permanent et de ne pas tout changer chaque année.
Jardins permanents
Dans l’ancien espace du festival, 12 jardins sont répartis en 4 triptyques visitables toute l’année dont le centre d’intérêt est le végétal sous ses différents aspects : la graine, le sol, la vie, l’adaptation, la photosynthèse, la collaboration. L’idée est d’être respectueux de l’environnement et de contribuer à son entretien. Sur un espace, des « mauvaises » herbes sont apparues. Après réflexion, il a été décidé de les laisser. Sur un autre jardin, de la marne a été utilisé.
« Au bout de 3 semaines, il y avait un ballet d’hirondelles venant en chercher pour faire leurs nids. On s’est retrouvé avec 20 nides » se réjouit Denis Duquet en rappelant que la Saline est refuge LPO (ligue de protection des oiseaux). La nature s’adapte :
« On apprend en faisant » dit-il en annonçant également que la première année, il y a eu des pontes de crapauds calamites dans tous les bassins.
Jardins thématiques
Une idée complétée par un autre espace, celui des jardins thématiques. Résumé sur le site de la Saline :
« La priorité accordée au respect des ressources naturelles du site constitue à la fois un défi, une source de créativité et un tremplin d’apprentissage pour les étudiants : limiter au maximum l’imperméabilisation des sols, utiliser le paillage pour limiter l’assèchement des sols, développer le système de compostage au sein du site, privilégier les matériaux locaux et les espèces végétales ne nécessitant pas d’arrosage, etc. Classée espace naturel sensible, la Saline royale est gérée en zérophyto depuis 2014. »
« Plus ça va, plus l’éphémère est difficile à gérer » estime Denis Duquet. Désormais, une petite partie des jardins sera donc l’objet de la thématique annuelle. Celle de 2024 est d’ores et déjà annoncée : ce sera l’ombre et la fraîcheur. Mais pour l’instant, c’est peinture et poésie qui attend les visiteurs.
Emma Guillaume
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.