Flair, 360, backflip, hand plant ou encore finger double whip : Léon et Hadel, 18 ans, enchaînent les figures devant l’objectif sous les yeux ébahis de plus jeunes. Tous se retrouvent sur les rampes lors des différents créneaux dédiés à la discipline, au skatepark du Frigo à Montbéliard. Pour arriver à effectuer ces prouesses techniques, les deux amis se sont entraînés assidûment au prix de dents cassés, de mentons ouverts ou d’entorses aux chevilles. Pour eux, la trottinette est bien plus qu’un loisir ou un sport, c’est carrément une philosophie :
«C’est un esprit, une façon de vivre, on s’endort en pensant à cela. Contrairement aux autres sports, la trottinette n’a ni fédération ni club. Il n’y a pas de limite avec des règles. Quand tu rides, tu découvres tout le temps des nouvelles figures à faire qui demandent de la persévérance. Au bout d’un certain temps, certains se découragent et seuls les «vrais» riders restent».
Arrivée en masse il y a deux-trois ans, la trottinette n’a pas toujours été la bienvenue dans les skateparks où les adeptes des autres disciplines ont eu du mal à accueillir ce flot de nouveaux arrivants, souvent très jeunes. «Mais à Montbéliard, on s’entend bien» lancent-ils. Non loin de là, le parc de la Panse à Seloncourt accueille aussi des trottriders, notamment lors de deux compétitions. Un contest au Frigo a également lieu en novembre lors d’Urban session – Hadel et Léon ont terminé 3e et 4e -, mais «trois par an, c’est trop peu».
«La trottinette est aussi peu et mal sponsorisée dans la région, il n’y a qu’un magasin de trott’ mais qui ne veut pas encore sponsoriser les riders» regrettent-ils. Comme d’autres, ils n’hésitent pas, quand ils peuvent, à se déplacer jusqu’à Colmar ou Lausanne dans des parcs qui sont quasiment des complexes. En Suisse, mais aussi Australie ou aux Etats-Unis, la trottinette est reine. «Il y existe des camps woodward où tout le village et ses rues sont ridables». Fin 2013, l’Allemagne devrait aussi en ouvrir un. Leurs yeux brillent quand ils en parlent. Pour eux, c’est un «rêve». Un jour, peut-être voyageront-ils aussi pour leur passion. De quoi devenir alors de vrais «globe-trottriders».
Simon Daval
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