«La batterie a un capital sympathie monstrueux. Quand tu joues de cet instrument, tu perçois les vibrations, tu fais corps avec», lance Baptiste Jeandel. A quelques mètres de la gare, il a aménagé un appartement qu’il a dédié aux cours de batterie qu’il donne depuis six ans. Murs retapissé d’affiches de concerts, de vinyles et de centaines de pages de magazine de batterie, salle d’attente avec percussions du monde entier et pièce de cours entièrement sonorisée, les lieux invitent à se consacrer pleinement à la pratique.
«On vit une époque où les gens sont victimes de vol d’attention avec les sursollicitations digitales. La pratique de la batterie permet d’éteindre son téléphone, de se poser, d’être ancré dans le moment présent et d’être à 100% sur ce que l’on fait», explique «Batlebatt».
Emeline, 24 ans, élève depuis avril 2015 s’y retrouve : «j’ai toujours voulu jouer d’un instrument de musique, mais je n’ai jamais pris le temps à cause de mes études. Ayant quasiment terminé mon master d’école de commerce, je trouve dans la pratique de la batterie l’occasion de penser à autre chose. Ce sont des moments de détente, de plaisir où je suis concentré sur ce que je fais». Après seulement quelques mois en séances hebdomadaires, elle joue déjà quelques classiques de "néo-batteurs’’ comme "Highway to hell" d’ACDC ou encore "Seven nation army" des White Stripes, des morceaux qu’elle aime. Et pour cause, c’est elle qui les a choisis ! Baptiste a en effet une collection de plus de 300 titres «no drums» (sans batterie) où chaque élève peut s’y retrouver selon son niveau et ses goûts. De quoi améliorer le jeu, l’écoute et «développer la capacité à improviser».
Ouvert à différentes esthétiques musicales qu’il a pu découvrir au fil de ses voyages, le professeur belfortain insiste également sur les notions de création et d’expression de soi apportées par la pratique de cet instrument. «C’est jouer qui on est, exprimer son identité, s’affirmer» confie-t-il. La batterie comme nouveau moyen d’expression ? Chez Batlebatt, on ne se pose même plus la question, on en est persuadé. Les deux batteries qui se font face dans la salle de cours où jouent élève et professeur l’un en face de l’autre le confirment. «Il s’agit d’un vrai moment de partage, d’une conversation musicale !».
S.D
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