1865. Victor Hugo avait 63 ans quand le Sport nautique bisontin est né (1). Ce qui fait du club bisontin l’un des plus anciens de la région, toutes disciplines confondues. L’aviron possède un certain prestige lié à son histoire. Le premier défi Oxford-Cambridge date de 1829. «Il y a eu des compétitions dès le début du XIXe siècle et la pratique s’est répandue via le monde anglo-saxon en Europe occidentale relate Marc Mallet, actuel président du club. L’aviron était au programme des premiers Jeux olympiques modernes en 1896 à Athènes, même si la compétition a été annulée en raison des intempéries».
Considéré comme «sport noble et difficile, notamment important dans certains pays tels que la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou l’Italie», l’aviron possède une aura qui rejaillit sur les pratiquants. «Il y a un côté à part. Quand on en fait, ce n’est pas le lot commun» estime Marc Mallet. Un motif légitime de fierté pour les pratiquants.
Licences à prix abordable
L’an dernier, le ministère des Sports recensait dans la région 1210 licenciés dans 19 clubs. «Il n’y a pas une grande notoriété regrette Marc Mallet. Par exemple à Besançon, on connaît le SNB mais pas forcément l’aviron ! C’est un sport peu médiatisé. Beaucoup découvrent par connaissance ou par activité scolaire. Qui plus est, si on veut essayer, on ne peut le faire de son côté. Il faut vraiment venir en club.». Noble ne veut pas dire élitiste. «Nous avons une politique d’accès pour tous» assure Patrick Nicoulaud, l’un des entraîneurs du club (photo 2). A témoin, des licences abordables. Elles débutent à une centaine d’euros alors que la matériel est plutôt onéreux. Le hangar du SNB dévoile à la disposition des licenciés un matériel complet de qualité, avec des bateaux allant du skiff de 7 ou 8 m au «huit de couple» de 20 m.
Actuellement le club compte environ 150 adhérents à Besançon. «C’est en progression. A une époque, nous sommes tombés à 70. Notre objectif est de dépasser les 200 adhérents à moyen terme, espère Marc Mallet. Avec les nouveaux équipements qui vont être construits aux Prés-de-Vaux, c’est un objectif cohérent si l’on compare aux villes de même taille».
Un sport qui fait travailler tous les muscles
Evidemment, les années olympiques sont plus propices aux inscriptions. Mais le club propose régulièrement des initiations, des sessions de découverte, des séances scolaires. Quand essayer ? «A tout âge à partir de 10 ans, car ça dépend du gabarit et de la coordination motrice indique Patrick Nicoulaud. Mais cette dernière s’acquiert, de même que l’endurance car il faut faire des efforts très soutenus pendant 8 mn». Marc Mallet insiste sur la mixité : «Le sport en France, c’est en général 1/3 de filles. Dans l’aviron, elles sont entre 35 et 40 %».
«A part en skiff, c’est un vrai sport d’équipe avec un effort collectif ajoute Patrick Nicoulaud. Dans un bateau, le plus fort se met au tempo du plus faible». Si l’on veut faire de la compétition, c’est 3 à 5 séances par semaine. Mais c’est aussi un sport de loisir, «avec une sensation de glisse, d’équilibre sur l’eau très sympa dit Patrick Nicoulaud. On est sur l’eau, ça change. Il y a une certaine sérénité et pas de contact physique».
L’entraînement sur l’eau est privilégié, en toutes saisons. Seuls les orages, les crues ou le gel empêchent la pratique. Combinant force, endurance et équilibre, l’apprentissage de l’aviron mêle ces trois apports. Patrick Nicoulaud ne réfléchit pas longtemps pour en trouver d’autres :«C’est un sport complet qui sollicite tous les muscles, jambes comprises. L’aviron, c’est de la musculation douce, qui développe la capacité aérobie et renforce beaucoup le dos».
Stéphane Paris
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