Lors du Salon des régions du livre, le mois dernier à Besançon, une soixantaine de personnes a assisté au débat, «Ecrire oui, publier aussi !» La littérature et l'écriture interpellent beaucoup, peut-être parce que c'est l'activité artistique la plus facile à pratiquer, matériellement parlant (activité solitaire, pas besoin d'équipement ni de formation particuliers...). C'est également le secteur où la différence entre amateurs et professionnels est la moins nette, pour ne pas dire qu'elle n'existe pas, comme le pense Marie-José Lément, de l'Association du livre et des auteurs comtois : « Publier est vraiment aléatoire et ce n'est pas parce que vous avez publié une fois que vous y arriverez à nouveau. Très peu d'auteurs vivent de leur plume... Je n'en connais pas qui n'aient pas d'autre activité à côté car ce n'est pas souvent rémunérateur ». Beaucoup de gens écrivent : environ un Français sur dix a un jour tenu un journal intime, selon l'enquête du ministère de la Culture. Et si 8 % ont déjà écrit des poèmes, des nouvelles ou un roman, les deux tiers d'entre eux disent le faire pour eux-mêmes ; un peu plus de la moitié donnant à lire ce qu'ils écrivent.
Cette pratique artistique apparaît aussi comme la plus intime et la plus aléatoire, les écrivants annonçant prendre la plume de façon très irrégulière et - pour 53 % d'entre eux - « n'importe quand, dès que l'envie les prend ». Les auteurs de l'enquête remarquent que « beaucoup ont une ambition limitée, écrivent simplement pour conserver des traces des moments forts ou pour chercher à mettre de l'ordre dans leurs pensées, sans avoir le sentiment de se livrer à une activité littéraire ».
D'un autre côté, 12 % des personnes qui écrivent ont déjà soumis un manuscrit à un éditeur. 5 % ont publié dans une maison d'édition et 2 % à compte d'auteur. « Les maisons d'édi-tions reçoivent énormément de manuscrits, note Marie-José Lément. Pour Grasset et Gallimard, c'est 25 à 30 par jour ! Tout est lu, mais les chances de publier sont minimes, d'autant plus si c'est un premier roman. D'ailleurs mieux vaut envoyer aux éditeurs qui se rapprochent le plus du style et du type d'écrit. Faire le tour des maisons d'édition est un signe d'amateurisme ».
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