Une quarantaine de filles et garçons, pieds nus et shorts en satin flashy, sont alignés dans la salle de convivialité de la MJC Clairs-Soleils à Besançon. Bras en croix sur la poitrine, ils effectuent le salut rituel, avant d’enfiler les gants pour s’entraîner sous le regard de leur coach Nohim Riad.
Bienvenue au Kickboxing Clairs-Soleils (KBCS). Le club compte une centaine de membres, après seulement cinq ans d’existence. Assmaa Harbech, référente jeunesse, rembobine : « Il n’y avait pas de club sportif dans le quartier. Alors en 2018 la MJC a proposé des activités pour tous, comme de la gym douce pour les seniors et du cardio-fitness pour les mamans. »
Et donc, pour ceux qui avaient de l’énergie à revendre, la boxe « pieds-poings », un sport de combat et de percussion. Malgré deux saisons compliquées par la covid, et l’absence d’une salle adaptée, les pratiquants « de 6 à 40 ans » ont afflué. Magie du bouche-à-oreille et des réseaux sociaux, la moitié des adhérents n’habite pas aux « Clairs-So ». « On a des personnes d’autres quartiers de Besançon, du centre-ville et des villages autour. Cela crée de la mixité sociale », se réjouit Assmaa.
Des filles sur le ring
Autre motif de satisfaction, le nombre élevé de pratiquantes : « on est quasiment à 50-50 ». Pour elles, le KBCS organise des stages d’initiation baptisés « Ring Girls ». « C’est ironique car ce nom fait référence aux hôtesses qu’on voit entre les rounds pendant les combats, décode Josua Monsaco Donas, responsable du projet sportif de la MJC et champion de kickboxing. Nous, on pense que les femmes ont leur place sur le ring en tant que boxeuses, arbitres ou coachs ». La prochaine session aura lieu du 30 octobre au 3 novembre. À l’issue de la semaine, les participantes bénéficieront d’un équipement gratuit (gants, mitaines, protège-tibia et protège-dents) si elles prennent une licence.
Modèle pour les jeunes boxeuses, Assmaa Harbech contribue aussi à cette dynamique. En avril, elle a atteint le but qu’elle s’était fixé : le titre de championne de France de muaythaï éducatif remporté au prix d’une préparation éprouvante. Avant de s’initier aux kicks, la trentenaire avait découvert la boxe traditionnelle (anglaise) lors de ses études de Staps. « Je préfère le kickboxing parce que ça amoche moins le visage, rigole-t-elle. Il y a une plus grande variété de coups et on est plus loin de l’adversaire ».
« De la place pour tout le monde »
Aux Clairs-Soleils, le club loisir des origines a pris un virage compétitif avec six titres nationaux obtenus en deux ans et la participation à des galas en France, en Suisse et en Allemagne. Il a même organisé sa première « Bisons Fight Night » en mars dernier au gymnase Jean-Zay. Pour autant, il ne perd pas de vue son rôle social : « Créer du lien avec les enfants et les familles. Ici il y a de la place pour tout le monde, c’est du sport inclusif », insiste Assmaa.
Pour valoriser leur investissement, les jeunes sont encouragés à préparer des diplômes d’arbitre ou d’animateur. Un groupe a même pu partir en Thaïlande. Il a passé une quinzaine de jours dans un camp d’entraînement auprès d’un des meilleurs combattants au monde, Superbon Banchamek. Une source de motivation supplémentaire pour les kickboxeurs des « Clairs-So ».
Edwige Prompt
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