«Diffuser le spectacle vivant et les valeurs de l'éducation populaire aux jeunes». Tel est le rôle du dispositif de la Région "Lycéens et apprentis au spectacle vivant" (1). Il rejoint les objectifs de Côté cour, scène conventionnée issue de la Ligue de l’enseignement qui programme et diffuse toute l’année des spectacles jeune public. Logique qu’elle s’inscrive dans le dispositif de la Région : organiser des rencontres telles que celle du 8 mars au lycée Victor Hugo de Besançon est son savoir-faire.
Le principe : «une compagnie fabrique un spectacle pour les élèves à partir d'une pièce classique. Par exemple "Mille francs de récompense", de Victor Hugo, comme c’était le cas le 8 mars. Puis elle le présente en classe sous une petite forme pendant 30 minutes de trois manières différentes». Les comédiens expliquent que pour Kheireddine Lardjam, directeur artistique de la compagnie "El Ajouad" qui a mis en scène la pièce, il s'agit de «se frotter à un classique de façon contemporaine». S'adressant ainsi au plus grand nombre et essentiellement aux plus éloignés des scènes culturelles. «Cette mini pièce est parfois un premier contact avec le théâtre pour les ados». S'ensuit 1 h 30 de débats avec les artistes sur ce que les jeunes spectateurs ont ressenti, ce qu'ils ont préféré, ce qui les a questionnés.
  Des retours «généreux»
Généreux. Si ce nom est la traduction d' «El Ajouad» il est également l'adjectif caractérisant les réactions des élèves. D'abord méfiants, à l'arrivée d'un homme de noir vêtu, un cache sur l’œil droit, distribuant sans un regard, sans une parole, un texte tiré de la pièce. La surprise prend place avec l'entrée fougueuse de Glapieu, voleur et héros du jour tentant d'échapper à la police et à sa conscience personnifiée par l'homme en noir. Attentifs et concentrés, ils suivent ses aventures. Tantôt amusés, tantôt empathiques, suivant que la pièce soit présentée de manière classique, décalée ou sensible.
«J'ai préféré la troisième forme car le personnage était plus attachant», «est-ce que ça prend du temps d'apprendre le texte ?», «quand je suis interpellée par un comédien est-ce que je dois répondre ?». Les questions et les réactions fusent de part et d'autre de la salle, pour le plus grand plaisir de Laure Blanchet, coordinatrice du dispositif pour Côté cour (photo 2), et des comédiens Romaric Bourgeois (la "conscience") et Étienne Durot (Glapieu).
«Que faut-il faire pour devenir comédien?» demande une élève intéressée par les métiers du spectacle. «J'ai suivi les cours Florent à Paris puis le conservatoire national supérieur d'art dramatique» déclare Étienne. «J'étais technicien et chanteur et par le biais de rencontres je suis devenu comédien» réplique Romaric.
La séance a prouvé que le théâtre peut se jouer partout. Mais le rideau n'est pas encore tout à fait tombé : «Ensuite, on propose aux élèves de travailler avec un théâtre proche de leur lycée pour organiser une sortie à un spectacle et assister à un atelier de 3 heures avec la compagnie ou d'autres intervenants, tout domaine confondu» conclut Laure Blanchet.
Mona Bouneb
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