Le Catering café music n’est pas un café mais bien un lieu destiné à la musique. Une salle pouvant accueillir 350 personnes à Héricourt, qui n’est donc ouverte que les jours de concerts, soit environ deux fois par mois. Et qui a déjà fait parlé d’elle en accueillant en Haute-Saône Serge Teyssot-Gay (guitariste de Noir Désir), Parabellum ou the Elderberries. “Nous sommes tournés vers les musiques actuelles au sens large. Nos concerts sont souvent des plateaux précise Coline Paravy, chargée de communication. Près de la moitié des groupes sont des locaux, un tiers a une notoriété nationale et environ 12 % internationale”.
La saison qui débute s’annonce bien avec une programmation qui inclut Dominic Sonic, Raoul Petite, Moussa T (de Massilia Sound System), les Young Gods ou encore Fishbone. “Avant, la salle était une boucherie-charcuterie. On a tout refait sans moyens. Le premier concert a eu lieu en mai 2003”. Au départ, tout est parti du groupe rock Cecil No, dont les membres animent encore l’association Alternadiff, à l’instar de Farid Bouhit, le bassiste. “On habitait dans la rue et en voyant cet endroit désaffecté, on s’est dit pourquoi ne pas le racheter et en faire un lieu pour les petits groupes. Parce que construire des Zénith c’est bien, mais que reste-t-il pour les groupes locaux ? Animer cette salle est une forme de militantisme, la volonté de se battre pour cette culture”. La dizaine de permanents et les 25 adhérents qui font tourner Alternadiff et le Catering sont tous bénévoles. Le manque de moyens est compensé par l’enthousiasme, la convivialité et l’amitié, à l’image des membres de Cecil No, qui s’apprêtent à ressortir un album en hommage à Doudou, sonorisateur décédé, en invitant tous ceux qui ont côtoyé le groupe.
“On a beaucoup bourlingué et on sait ce qu’il faut pour les petits groupes. On ne peut pas proposer de gros cachets alors on soigne l’accueil, les repas, l’ambiance. Je crois savoir que c’est très apprécié”. Alternadiff organise également un festival pluridisciplinaire qui attire plusieurs milliers de personnes début septembre dans la rue des Prés. Cette rue n’est pas seulement l’adresse d’Alternadiff et du Catering. On y trouve aussi une école de musique, une école d’arts plastiques et une galerie. “Cela créé une sorte de collectif artistique” décrit Colin Paravy. L’unité de ton est donné par des graffs qui décorent une bonne partie de la rue, poubelles comprises, la plupart réalisés par le collectif belfortains des Travailleurs de l’ombre, d’autres par les artistes au moment du festival.
S.P.
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