La démolition de la Rhodiacéta est un événement dans la vie bisontine. Beaucoup de personnes fréquentent ce chantier monumental ; certains pour préserver encore la mémoire du passé d’autres pour porter déjà leurs projets d’avenir. C’est dans cet entre-deux un peu mystérieux où le passé et l’avenir se disputent l’espace que l’artiste Marion Chombart de Lauwe inscrit son projet au long cours "Les dernières heures des bâtiments". Après avoir suivi la démolition de la chaufferie de la Villette, des magasins Généraux à Pantin ou encore du château de Romainville, c’est la Rhodiacéta, temple déchu de l’industrie textile qui a attiré son attention.
Symbole d’une histoire qui se termine, chaque pièce de métal, de bois, de béton déconstruite emporte avec elle des bribes de mémoire.
«Je réalise des croquis sur place et récupère des morceaux du bâtiment déconstruit sur lequel je vais ensuite graver mes dessins. Pour cela je passe beaucoup de temps sur le chantier. J’aime suivre ce processus de transformation qui est aussi une métaphore de l’ère de transition que nous vivons. Les bâtiments envoient des signaux, racontent une histoire mais je m’inspire aussi des personnes que je rencontre sur place.»
Si Marion a l’habitude de boucler le financement de ses projets en amont, celui de la Rhodia s’est fait de manière un peu précipitée.
«C’est une amie comédienne qui vit près de la Rhodia qui m’en a parlé. J’avais déjà entendu parler de ce lieu car je m’étais intéressée à l’histoire de Lip. Je ne pouvais pas laisser passer ce projet.»
Elle a donc lancé un campagne de financement participatif sur la plateforme
porarti.fr, et propose des œuvres originales en contrepartie de tout soutien financier.
Katia Mairey
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