Se former pour trouver du travail à coup sûr : une perspective peu commune par les temps qui courent. Elle se vérifie fréquemment dans le domaine des services aux personnes, qui figure régulièrement parmi les secteurs aux perspectives de recrutement les plus sûres. Elle se vérifie en particulier à la Maison familiale rurale de Fougerolles, l’une des 5 en Franche-Comté qui propose un bac pro services aux personnes et aux territoires. «Nous sommes quasiment à 100 % d’insertion professionnelle, même pour celles qui n’ont pas le diplôme annonce Francis Gavoille, l’un des moniteurs de la section. Il n’est pas rare que des employeurs veuillent les embaucher avant la fin du cursus». Entre la seconde, la 1re et la terminale, la MFR accueille environ 120 élèves dans ce domaine. Si Francis Gavoille parle «d’elles», c’est que la très grande majorité sont des filles. Il y a parfois un ou deux garçons, question de tradition, mais les formations leur sont ouvertes. «On laisse la chance à tous les jeunes souligne Pauline Tuaillon, autre responsable de la section. On ne fait pas de sélection sur les notes. Les critères principaux sont la motivation et le projet professionnel».
Celui-ci peut même changer en cours de route : le cursus de la MFR prévoit de nombreuses périodes de stages durant les 3 années. Autant d’occasion pour les jeunes de se rendre compte de la réalité des professions, de se tester et, le cas échéant, de bifurquer. Autre avantage, selon Francis Gavoille : la formation ouvre la porte sur plusieurs domaines. En ce qui concerne le service aux personnes, c’est 3 types de publics : les personnes âgées, les personnes handicapées et la petite enfance. Avec possibilité d’être employé en structure ou salarié en emploi direct. «Beaucoup de nos élèves veulent s’orienter vers la petite enfance et travailler rapidement. D’ailleurs toutes passent le CAP petite enfance en cours de route». Mais le bac pro peut aussi donner accès aux métiers du social par l’intermédiaire du BTS économie sociale et familiale, suivi par environ 10 % des élèves de la MFR. «Il existe également des passerelles vers les métiers de la santé : aide-soignante, infirmière, auxiliaire de puériculture» complète Carole Pinguand, troisième monitrice de la section. Depuis 5 ans, la précision "et aux territoires" est venue s’ajouter à l’intitulé du bac pro. C’est une ouverture supplémentaire, «même si elle est peut utilisée jusqu’à présent» selon les moniteurs : vers le développement local au travers d’employeurs tels que collectivités territoriales, offices du tourisme, associations...
Points communs à toutes ces possibilités, des compétences et des capacités. «Du savoir être, des savoir-faire, une implication, des connaissances de la législation, des règles d’hygiène, des protocoles» résume Pauline Tuaillon. «Nos élèves évoluent en 3 ans ajoute Carole Pinguand. Même des qualités comme le sens du contact humain, l’attitude, la patience peuvent s’acquérir».
Reste que la professionnalisation croissante du secteur ne compense pas encore les inconvénients traditionnels : salaire bas, fatigue, horaires décalés ou coupés. «Ces métiers sont encore peu valorisés confirment les moniteurs. Si l’on veut gagner de l’argent, il ne faut pas venir là. Les évolutions de carrière existent, mais sont peu nombreuses : cadre de service, directrice de structure…»
S.P.
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