«Dans cette pièce se trouvent 1000 ans d’histoire de l’art».
Eric Poinsot, recteur de la cathédrale, vient d’ouvrir une porte protégée sur le côté de l’église bisontine. Difficile de ne pas rester interdit devant le spectacle qui s’offre à la vue. Des milliers de livres reliés, alignés sur tous les murs, entourent de multiples œuvres d’art. Des tableaux, des calices, des coffrets, des reliquaires, des ciboires, des vêtements religieux, une crosse épiscopale. «Certains sont toujours affectés au culte et servent à quelques occasions» explique Eric Poinsot. Avec l’aide de spécialistes et de jeunes en service civique, l’Eglise s’est lancée dans un projet de recension et de catalogue. Il a abouti à la publication récente d’un premier volume des «Trésors cachés de la cathédrale».
L’idéal, aux yeux d’Eric Poinsot, serait de rassembler ce patrimoine, dont une partie est d’ailleurs en cours de restauration à Vesoul.
«Tout le monde a conscience que ces objets ne peuvent rester plus longtemps enfermés. L’idée serait à terme d’en exposer une partie – et ce qu’il y a dans cette pièce est loin de représenter la totalité. Mais on ne sait pas encore où».
Il est effectivement dommage que peu de personnes aient le loisir d’admirer une magnifique petite sculpture du «Bon larron», datée du XVe siècle, sans doute la seule pièce restante d’un ensemble perdu. «Les spécialistes du Louvre considérent qu’il s’agit d’une œuvre unique». Ou d’observer un coffret du XIe provenant d’un atelier bisontin, un calice de 1442 ou encore un incunable de 1465 ayant appartenu à Charles de Neuchâtel. Et ceci alors que la cathédrale bisontine serait le deuxième site le plus visité de la région, après la Citadelle – la proximité des deux monuments n’y étant sûrement pas étrangère.
Mas le projet présente une autre difficulté : les œuvres regroupées n’appartiennent pas toutes à l’Eglise. «Cela peut surprendre avec la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais il y a également ici des biens de l’Etat, des dépôts de la Ville de Besançon et d’autres communes en plus des propriétés du diocèse. Il faut d’ailleurs savoir que les cathédrales elles-mêmes appartiennent à l’Etat».
Consolation pour les amateurs d’art, cependant : pour l’instant, ces pièces peuvent être admirées à deux reprises : lors des journées du patrimoine (en septembre) et de la Nuit des cathédrales (2e week-end de mai).
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.