Black Voices : si vous voulez tout savoir de l’afrobeat, du highlife ou du kizomba, voici une bonne adresse. Mathieu baigne dans les musiques africaines et les fait connaître en blog, en radio et - hors temps de Covid - en conférences et en soirées. Musiques africaines mais pas seulement : son facebook affiche afro tropical groove.
« Géographiquement, c’est aussi les Antilles, l’Amérique latine et centrale. Il y a des ponts avec les Etats-Unis, le funk, la soul. En fait, j’ai commencé par le hip-hop et ce sont les samples du hip-hop qui m’ont mené vers ces musiques, d’abord celle de Fela Kuti et progressivement d’autres styles, d’autres pays. L’Afrique est la base, mais il y a beaucoup d’allers-retours, alors on va dire musiques transatlantiques des années 60, 70, 80 ».
Le champ est large et largement méconnu. Depuis Radio Campus Besançon il y a 20 ans jusqu’à Radio Bip ; aujourd’hui sur les web radios
Groovalizacion et
Radio Krimi, il évalue entre 2000 et 3000 le nombre d’émissions menées. A raison de 3 h de préparation par intervention, on mesure l’étendue de sa passion.
« C’est essentiellement à base de vinyles, que je cherche depuis 20 ans dans les vide-greniers, les brocantes, chez les particuliers ou encore aux puces à Paris. Je tombe parfois sur des choses incroyables, jamais rééditées, en m’en tenant à 20 euros maxi. Par principe, je n’achète jamais de disques chers ».
Il a même fait des trajets rocambolesques au Ghana ou en Côte d’Ivoire, ramenant des disques qui dormaient dans des ateliers textiles – leur poussière évoquant des substances interdites provoquant un quiproquo à la douane. Il suffit de poser une question sur le T.P. Orchestre Poly-Rythmo de Cotonou ou d’évoquer le magnifique titre de l’Orchestra Baobab « Mouhamadou Bamba » pour déclencher une discussion passionnée.
Soirées DJ et conférences
Aujourd’hui, il rêve de créer en Côte d’Ivoire un lieu de mémoire et de conservation de cet univers musical. Auparavant, il est surtout impatient de pouvoir retrouver le contact avec le public pour des soirées mensuelles au
bar de l’U ou des rendez-vous festifs au
DownTown K, Neuchâtel.
« J’ai toujours fait DJ, mais ça s’est multiplié depuis 5 ans. J’ai fait des festivals, des premières parties en France, en Suisse, en Belgique, en Allemagne. Depuis 2 ans, je tourne avec Dago, un percussionniste martiniquais qui assure aux congas ». Côtoyer des artistes comme Calypso Rose, Fatoumata Diawara, Maceo Parker ou Flavia Coelho, n’est pas une mince récompense. Mais l’objectif commun de ses activités demeure de
« faire découvrir et partager ». Les soirées DJ pour danser. Les conférences pour s’instruire.
« En temps normal, j’en fais tous les mois aux Bains douches, parfois à deux voix avec le journaliste Fidèle Goulyzia et sur des thématiques vastes qui peuvent aborder aussi bien la musique haïtienne que l’univers de James Brown ». Dans cette vaste et inépuisable saga de la musique africaine, Black Voices n’oublie pas ses répercussions locales : l’une de ses émissions récentes sur Radio Krimi était entièrement consacrée aux « Besac Talents ».
Stéphane Paris
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