S’arrêter, se poser puis écouter. Faire appel à son imaginaire, sortir de sa zone de confort et se laisser aller, porté par les sons qui nous entourent. Modulations, c’est une expérience unique qui depuis cinq ans vient requestionner la radio, pensée comme un outil de création, et qui nous emmène au-delà de nos propres frontières. « De plus en plus de monde veut faire cette expérience, vivre cette immersion sonore, remarque Aurélien Bertini, responsable de la conception et de la programmation du festival. Des personnes de tout profil, de tout âge, des familles ». Ils sont nombreux à être venus, du 23 au 27 octobre dernier, chez Hôp hop hop mais aussi hors les murs, pour découvrir, partager et écouter. L’occasion d’entendre ce que la quinzaine d’artistes (et parmi eux des étudiants en écoles d'art de Belfort, Besançon, Genève...) proposaient et voir comment ils peuvent s’accaparer ce matériau au travers leurs installations et performances. « Des propositions sonores qui peuvent être très agréables et parfois dérangeantes », confie Aurélien.
L’écoute du silence
Depuis sa création, le festival s’intéresse également au travail des audionaturalistes et paysagistes sonores qui font entendre la vie, la biodiversité, la nature, le silence aussi… Notamment lors de balades comme celle proposée par Marc Namblard, guide naturaliste, en immersion sur la colline de Rosemont, dans un milieu semi-urbain, nous faisant partager son carnet de bord à la quête de ce silence et des sons produits par « les éléments naturels », animaux, plantes... Un moment presque suspendu, vécu en cette fin de festival par une dizaine de personnes dont Carol-Anne toujours émerveillée par ces balades qui offrent une redécouverte de Besançon et ses environs ou Ismaël agréablement surpris par ce qu’il a pu entendre et voir. Stéphane Marin, quant à lui, invitait à une immersion sous casques dans les paysages sonores de l’Amazonie aux frontières de la Tres Frontenas (Colombie – Pérou – Brésil) mais aussi de cette jungle et d’une autre jungle, celle du centre de Medellín. « Il y a quelque chose qui résonne entre le festival et ma pratique », explique le metteur en son, qui se dit partant pour une prochaine édition, avec pourquoi pas une nouvelle marche sonore à proposer à Besançon, « pour réécouter la ville à travers mes dispositifs ».
Rendez-vous est donné pour Modulations 6 !
Estelle Chevassu
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