Peut-on rappeler l'historique de l'association ?
Elle a été créée en 1978 pour regrouper des sites du patrimoine industriel, sous le nom d'association comtoise des arts et traditions populaires. Son but était de conserver et sauvegarder ce patrimoine. Son travail de départ était surtout de faire classer certains sites et d'entreprendre des travaux de restauration. Puis des sites, des expos ont été ouverts au public. Aujourd'hui, des musées et des entreprises en activité en font partie. Il faut signaler qu'il n'existe que deux réseaux équivalents en Europe, en Catalogne et en Westphalie.
Parmi les initiatives pour faire connaître ces musées, le passeport inter-musées a vu le jour en 1992. Quel est son principe ?
Il s'agissait au départ d'inciter le visiteur d'un site à aller en voir d'autres. Le passeport est gratuit, il est remis automatiquement lors d'une première visite dans un des sites partenaires. Son utilisateur bénéficie par la suite de tarifs dégressifs et d'entrées gratuites dans le réseau. Ce dernier comprend actuellement tous les musées des techniques et cultures comtoises, mais aussi d'autres lieux. Dès le début on a souhaité associer des sites forts : il y a eu d'abord la saline royale d'Arc-et-Senans et le musée Peugeot. D'autres ont suivi et aujourd'hui le passeport est valable par exemple pour 8 musées suisses. Ce passeport est intéressant pour nous car il nous permet de faire des statistiques, de connaître les flux de visites : on s'aperçoit par exemple qu'entre les deux salines, le lien marche bien.
Quel est le bilan ?
L'an dernier, on a édité 250 000 passeports ; 240 000 ont été dif-fusés. En 1992, il y en avait 120 000. On peut aussi indiquer qu'il a actuellement plus de 42000 utilisateurs par an. Dans l'ensemble, les sites reçoivent environ 300 000 visiteurs adultes, dont 14 % sont des utilisateurs du passeport. 30 % de ceux qui s'en servent ne le font qu'une fois et 70 % plus de deux.
Comment expliquez-vous le succès actuel de ce type de musées ?
C'est vrai qu'ils sont à la mode, que l'audience est plutôt en hausse ces dernières années alors que les autres musées baissent. On note aussi qu'ils touchent toutes les catégories socio-professionnelles, ce qui n'est pas le cas des musées des beaux-arts. Je pense que c'est lié au retour au traditionnel. C'est une tendance générale qui se voit aussi dans l'intérêt pour les produits locaux, du terroir. Et puis ça correspond aussi au développement d'un type de vacances signifié par l'expression «ne pas bronzer idiot». Cela va de pair avec le tourisme vert, la randonnée, le public familial et il faut remarquer que la Franche-Comté est propice à ces aspects. C'est d'ailleurs une particularité régionale d'avoir autant de musées techniques. Enfin, il ne faut pas oublier le gros travail de promotion et d'amélioration des différents sites, dont le meilleur exemple est la taillanderie de Nans-sous-Sainte-Anne.
Vous développez des relations avec la Suisse.
Depuis 1997, le passeport est fran-co-suisse. Pour la première année, il y avait 5 sites côté suisse et maintenant trois de plus. Reste à mieux faire connaître l'opération en Suisse. En second lieu, nous avons créé une borne interactive franco-suisse. Enfin, nous avons élaboré une brochure commune qui s'adresse aux professionnels du voyage, autocaristes, associations, clubs troisième âge avec également des propositions pour les enseignants. Elle comporte des idées de séjours, circuits, visites, des tarifs, des infos pratiques. Enfin, on espère créer des actions ponctuelles communes entre sites : par exemple, l'an prochain, présenter les sites métallurgiques francs-comtois au musée du chemin de fer de Vallorbe.
Recueilli par Stéphane Paris
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