Dead Chic
Dead Chic reprend les choses là où le groupe les avaient laissées avec son excellente debut song,
Too far gone : un mélange de rock et de soul porté par la voix du Londonien Andy Balcon. Les autres membres forment une sorte de supergroupe local réunissant Damien Félix (Catfish, Bigger), Rémi Ferbus (Kimberose, Charles Pasi, Mélissa Laveaux), Mathis Akengin (Eméa, Mystically, The Rising Sun). Sur cet EP, le groupe joue de toutes ses cordes, cavale sur
The belly of the jungle, sinue sur
Les Fleurs séchées, s’apaise sur
Good god. Aux ingrédients de base s’ajoutent des sonorités qui rappellent The Arcs et, moins attendu, Calexico. Mais l’écart entre les ambiances soul et mariachis passe nickel. En un an et demi d’existence, le groupe tient toutes ses promesses.
Les suivre :
deadchic.band
En concert : le 27 octobre Ă Lons-le-saunier (BĹ“uf sur le toit)
Nikola
On a déjà parlé de
Nikola dès ses débuts en 2017 alors qu’il était encore en terminale. Le Bisontin développe une écriture qui prend de plus en plus d’assurance et d’ambition à l’exemple de
Y’a rien de plus chiant que la joie, premier titre de son nouvel EP,
20 hivers et 1 printemps. Une étape supplémentaire semble franchie. Nikola ne s’interdit rien en termes de textes, d’originalité, d’audace musicale. Il ose un falsetto tordu, une poésie crue, chante la cigarette, filant avec
Winston bleu la métaphore entamée dans
Toute la vie, passe avec aisance du tranquille au vibrant, oscille entre le calme (
Château de cartes) et le percutant (
Madame). Sur
Filer le temps, il laisse surgir des origines de l’est. On a 6 titres dans la droite ligne de l’ironie habitée de Toute la vie et
C’est magnifique, ses deux précédentes chansons. La notoriété obtenue lors de son passage à l’émission The artist est méritée.
Le suivre :
linktr.ee
Malibu
Malibu, c’est
The Rising Sun qui a muté. Au revoir le blues rock, on a désormais affaire à un compromis ensoleillé de sons seventies, jazzy et de hip-hop cool.
Until the daylight se présente sous une triple couleur pop soul funk. Les différents ingrédients stylistiques, unifiés par les cuivres et une rythmique souple, permettent une certaine diversité, au sein de laquelle le groupe évite l’écueil de la discordance : démarrage entraînant avec
True, rap posé avec
What am I avant un très relax
Outer space, un rap west coast lounge (
Rise), un autre funky (
Good girls) avant de finir sur le bien nommé
Vibin’, joyeux et rythmé. Un EP parfaitement détendu.
Les suivre :
malibu-music.fr
En concert : le 5 août à Tavaux (Scène d’été), le 18 août à Arbois (festival de la Crue), le 27 août à Evette-Salbert, le 24 octobre à Besançon (Kursaal).
Lobster
Sorti en début d’année, l'EP
Find myself de
Lobster contient 5 tittres orientés sunshine pop avec des sonorités empruntant au rock, à l’electro, au jazz, le tout infléchi seventies. Mais depuis ses débuts, le groupe binsontin porte une attention particulière aux mélodies qu’il distille dans la bonne humeur.
Hold on, le premier titre, Ă©quivaut Ă une bonne dose de vitamine.
Find myself, Stuck in your head,
Calm down suivent dans l'allégresse avant le très calme
Pouring rain.
Les suivre :
odeva.fr/lobster
En concert : le 8 juillet à Besançon (Pixel), le 26 juillet à Lons-le-Saunier (esplanade Lapalu), le 7 septembre à Besançon (Bastion)
Jack Simard
Entre les Vosges et la Haute-Saône, Jack Simard, la petite trentaine, signe son déjà 6e album. Paru en avril,
Trois minutes trente avant la fin des temps est orienté nouvelle chanson à texte avec des collaborateurs qui apportent une atmosphère entre mélancolie et colère complètement raccord avec des textes liés à l’état du monde : la batterie de Vincent Cegielski, le piano de Sébastien Valle et même des trompettes (signées Gergo Bille) illustrent l’illusion de la compétition (
Sang neuf), le nécessaire refus (
Non), l’échec du cynisme (
Bravo) résumés par le titre qui donne son nom à l’album.
« On a fait du triste un emblème » assène-t-il sur
Qu’est-ce qui nous arrive. Une phrase qui pourrait servir de sous-titre à l’album. Mais en art, le triste peut être beau, comme les trompettes de
Bref ou le piano de
N’est-ce pas.
Le suivre :
jacksimard.fr
En concert : le 14 juillet à Arbois (plein air), le 1er septembre à Montfaucon (festival Ebulli’son), le 30 septembre à Montceau-les-Mines (festival Tango, swing et bretelles), le 30 novembre à Belfort (Poudrière).
Cinza
Cinza s’inscrit dans la meilleure lignée du rap français d’aujourd’hui. Sur des textes au lyrisme personnel désabusé (
Melodyne) tournant autour de la place à trouver dans la société dans un monde
Biz444rre (
« plus jamais j’veux être en galère » sur
Givenchy, « je traîne et je compte les soucis », « je me perds et je tourne en rond », « je rêve d’une vie que je n’aurai pas » sur
Coeur grisaille), le Bisontin tisse des ambiances mélancoliques basées sur un flow détendu, des inflexions tristes, des rythmes qui prennent leur temps, empruntant les irrégularités de la drill. On est dans une trap noctambule maîtrisée pour cet artiste qui vient de signer chez Odeva Publishing et dont les 10 titres de
Spécial, sorti en avril, forment son déjà 2e projet après
Soleil d’hiver.
Le suivre :
facebook
Min-Deed
Min-Deed existe depuis 2010 autour de la chanteuse Caroline de Fraville, qui a grandi dans le haut Doubs et de Nicolas Rober, batteur de son état. Le groupe, désormais quatuor, vient de sortir son 2e EP,
My empty room, moins electro qu’aux débuts. Nicolas Robert a fait partie de groupes comme Ran et
Brent à l’orée du XXIe siècle et l’on retrouve des sons rock (Ran était plus indus tandis que Brent tirait vers la pop) sur cet EP. Six titres qui peuvent aussi bien décoller autour de guitares postpunk (
Superhero) que proposer des passages posés (
The last breath).
Les suivre :
linktr.ee
Barcella
Pour terminer, un petit tour du côté de Barcella. Pas vraiment un artiste d’ici, mais quelqu’un attaché à la région pour y être beaucoup intervenu. Ce Rémois signe l'envolée de
Mariposa, traduction française de papillon et clin d’œil au nom de son premier roman :
« Je me suis beaucoup attaché à la sonorité de ce nom très agréable dans la prononciation et à la symbolique qui évoque la légèreté, l'envol, la renaissance, la métamorphose » précise l'artiste. Une sortie printanière pour ce onze titres qui hume la foi à toute épreuve :
« J'ai toujours aimé que les chansons soient imprégnées d'espoir, même dans les chansons nostalgiques qui embrassent une certaine forme de tristesse. Je me suis appliqué à construire cet album comme un bouquet d'émotions ». Tonalité : pastel mélancolique (
Les Jours de pluie,Â
De l'autre côté), Le tout porté par la voix d'un amoureux de la vie, des mots mais aussi des autres qui se réjouit patiemment de poursuivre ce chemin poétique à côté de celles et ceux qui l'écoutent depuis plus de 10 ans maintenant.
Le suivre :
barcella.fr
En concert : le 6 octobre Ă Vesoul (festival J. Brel)
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