C’était le 4 novembre dernier, au moment du lancement du festival de création artistique
Viens voir. Un nouvel événement à Lons, coorganisé par les associations Ô des Mots et Prod’Ij (pour Prod in Jura). Une satisfaction pour Vincent Landard, le directeur de cette dernière, qui s’est tout de suite montré enthousiaste à cette idée d’un festival certes pointu mais original et se voulant ouvert au grand public.
« On a dit Ok à cette proposition du Ö des Mots car on voyait tout de suite où Isabelle et Chloé, les instigatrices du projet, voulaient aller. Même s’il s’agissait de mettre en avant des pratiques confidentielles, il faut être audacieux. Avec le festival Couleurs jazz en juin, cela nous donne deux événements marquants ».
Née en 2015 avec le but de promouvoir la création artistique à Lons, Prod'Ij a été rapidement reconnue par la Ville qui lui a confié en 2018 la gestion et l’animation du Bœuf sur le toit et du Darius club, de la Maison des artistes pour les résidences, de 5 studios de répétition et une salle polyvalente. Le projet est résumé en quelques mots : accueillir, produire, coréaliser, accompagner, travailler avec les acteurs culturels locaux. C’est ainsi que Prod’Ij mène des actions avec l’Amuserie et le Théâtre Group, l’Atelier de l’exil, l’école de musique Emma ou les foyers ruraux.
Les deux festivals montrent que Prod’Ij ne se limite pas en termes de disciplines et de pratiques culturelles.
« En année normale, entre la grande salle de 900 places et le Darius club (jauge de 200), on est à 80 dates. » Il est certain que la période n’est pas propice mais l’association veut maintenir le cap et Vincent Landard veut rester optimiste, même si, comme beaucoup, il constate qu’environ
« 30 % du public ne revient pas. Les gens ont pris l’habitude de rester chez eux ».
En ce mois de décembre, l’association a repris un rythme régulier avec un spectacle d’humour, un concert de chorales, une résidence d’artiste, du théâtre d’impro et la
venue attendue de l’audacieuse compagnie de cirque Back Pocket. Mais les musiques actuelles demeurent au cœur du projet avec Ultra Light Blazer, Bigger, Grand Singe avant les Infidèles en janvier. Vincent Landard insiste sur le Darius club et sa scène plutôt dédiée aux artistes émergents.
« Le nom vient de Darius Milhaud, dont l’oeuvre se caractérise par la pluralité d’expressions et d’influences. On est ouvert à toutes esthétiques musicales avec une triple programmation qu’on a appelée mercredis gratuits, dimanches jazz, vendredis paroles ». Des tarifs modiques, la chance donnée à des artistes nouveaux, une programmation qui invite à la curiosité à l’image des vendredis paroles qui peuvent inclure du hip-hop, du slam mais aussi des lectures poétiques mises en musique : la petite salle du Darius symbolise le projet dynamique insufflé par Prod’Ij.
Le soutien des différentes collectivités à ce projet est une belle marque de confiance, mais c’est surtout son expression qui motive la gouvernance et les 5 permanents de l’association.
« On vit une période difficile et il n’y a rien de tel que de pouvoir retrouver le public. C’est ce qui nous donne envie de faire une super saison, si les conditions sanitaires le permettent. Pour ma part, ce métier est le mien depuis 2008 et proposer des spectacles au public me plaît toujours autant. Je suis Picard, j’ai vécu à Paris, je suis venu ici il y a 4 ans et c’est aussi bien. Même dans les petites villes, il y a un public pour le jazz ».
S.P.
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