Temps clair et vue dégagée sur la piste du BMX du Rosemont à Besançon. Les dirigeants du grand club bisontin, Stéphane Barroca en tête, ont rapidement retrouvé la force et la détermination qui les caractérisent après l’énorme barnum des championnats d’Europe organisés sur site du 7 au 9 juillet derniers. Ils comptent bien poursuivre leur travail de sape pour dompter la concurrence et conserver leur place de numéro 1 français. Pour bilan de l’événement, le président évoque « un grand succès populaire, grâce aussi à la météo qui nous a aidés, une réussite au niveau de l’organisation et aussi sur le volet financier ». Ajoutons que les pilotes bisontins et bisontines ont brillé à domicile, au top niveau comme dans les catégories non officielles.
Au-delà de cet événement maousse, la saison 2023 est à marquer d’une pierre blanche, avec dans la besace six titres de champions de France, deux de champions d’Europe et, clou du spectacle, le titre de championne du monde glané par Tessa Martinez en août à Glasgow !
« On est reparti sur de nouvelles perspectives, de nouveaux projets, annonce le président. Notre force, c’est d’avoir des pilotes performants dans toutes les catégories. Nous avons été désignés meilleur club France en 2022 et 2023 grâce aux résultats du haut niveau. Nous voulons aussi aller chercher la place de meilleur club formateur décernée par la FFC. Nous sommes actuellement 2e derrière Sainte-Victoire (Bouches-du-Rhône). »
Un nouveau gros projet
Le BMX Besançon, créé en 2008, à l’origine une simple section de l’ASPTT, s’est développé. L’édifice est consistant, dispose d’un budget de fonctionnement annuel de 230 000 €, hors organisation d’événements, compte près de 300 licenciés et emploie 3,5 salariés. « On a construit quelque chose de solide ici mais il faut rester vigilant. Nous devons accompagner nos jeunes talents et toujours leur proposer des conditions parfaites. » Les jeunes talents, justement, passent souvent par les sections sportives de Besançon et alentours, au collège Pompidou de Pouilley-les-Vignes et au lycée Jules Haag, en lien avec la section cyclisme.
Laura Mougey, toute fraîche championne d’Europe, a choisi d’aller s’entraîner au pôle olympique de Saint-Quentin en Yvelines. La jeune fille originaire de Fourbanne, indubitablement quelque peu esseulée à un tel niveau, restera licenciée ici. Sera-t-elle encore bisontine le jour où la butte de départ, haute de 5 mètres, sera surélevée de 3 mètres supplémentaires pour permettre au circuit d’accueillir à nouveau des championnats d’Europe, voire du monde ? Stéphane Barroca évoque le dossier, déjà dans les tuyaux : « C’est un projet qu’on a dans la tête, qu’on va travailler et proposer aux collectivités, noir sur blanc, de façon concrète, dans les prochains mois. L’objectif est d’aboutir dans les 2 ou 3 ans. »
Seul cinq clubs en France, le plus proche à Troyes (Aube), possèdent une butte de 8 m, rendant les départs encore plus vertigineux, avec des pilotes lancés à plus de 60 km/h en bas de butte ! Partant du principe que celui qui ne progresse pas régresse, le club bisontin ambitionne, avec la construction d’un outil top niveau, de conserver son statut en France et de garder ses champions, en capacité de préparer au mieux les échéances internationales. « C’est un passage obligé si on ne veut pas stagner. Qui d’autre que le BMX Besançon, meilleur club de France, pour accueillir ce type d’installation ? » argumente Barroca en expliquant que le projet se fera à un coût raisonnable et avec des entreprises locales.
La prochaine assemblée générale du club, en novembre, s’annonce sereine. Les voyants sont au vert, le triumvirat Barroca – Pretot (vice-président et manager de la Division nationale) - Barroca (Thomas, le fils, entraîneur) poursuivra son ouvrage et, qui sait, sera peut-être à nouveau récompensé par une ou plusieurs qualifications pour les JO 2024, voire une ou plusieurs médailles, quand bien même la sélection sera impitoyable.
Christophe Bidal
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