Après «le Festin du serpent» paru l’an dernier et récompensé de plusieurs prix et critiques élogieuses, «le Baptême des ténèbres» est sorti le mois dernier. Le moins que l’on puisse dire est que Ghislain Gilberti écrit vite. Histoire de ne pas laisser retomber la tension ? Il en ressort un livre dans le même esprit que le précédent, en plus sombre encore – oui c’est possible ! Ghislain Gilberti a déjà ses histoires en tête et l’écriture rapprochée permet de rester dans le rythme, de garder la ligne et la cohérence.
«Le Baptême des ténèbres» est une suite sans en être tout à fait une : on retrouve les mêmes personnages centraux, des flics d’élite entourant la commissaire Cécile Sanchez, mais confrontés à une autre affaire, cette fois plutôt de l’ordre du fait divers que du fait de société. L'héroïne est aux prises avec un criminel du genre animal. On se trouve dans les parages du «Silence des agneaux» et de «American psycho», dans une intrigue menée tambour battant et d’autant plus directe qu’elle est unique (à part une enquête de prologue expédiée vite fait) et que l’on sait assez rapidement à quoi s’en tenir – alors que le premier volume commençait par deux histoires parallèles.
Ghislain Gilberti maîtrise les codes. Cette fois, il maintient le suspens non pas avec les questions «qui ?» et «pourquoi ?» mais plutôt «comment ?» : comment Cécile Sanchez va pouvoir trouver et venir à bout d’un malade que rien ne semble pouvoir arrêter puisqu’il est à la fois malin, imprévisible, prévoyant, très bien caché (c’est le point fort du roman), ultra-intelligent, sans pitié ni scrupules, d’une force démente, dans une forme physique éblouissante, armé jusqu'aux dents, empreint de connaissances pointues dans de multiples domaines dont l’anatomie ou la pharmacie et versé dans l’histoire médiévale, la littérature et le metal sombre (on parle de musique).
Le style, ne change pas, en adéquation avec le genre (de même que l'escalade de tension et de violence, destinée à tenir le lecteur en haleine ; et du coup, ce volume est à peine refermé que l'on ne manque de s’interroger sur ce qui peut bien se préparer de pire pour le suivant) : rapide, nerveux, sans temps mort. Les seules échappées servent à faire le lien avec le volume précédent et – certainement – le suivant, à travers quelques bribes d’une enquête alternative que l’on peut supposer des prémisses. L’auteur en a déjà donné le titre : «le Bal des ardentes».
S.P.
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.