Figure emblématique de la scène reggae, il réinvente son art avec un nouvel opus, Acoustic, sorti le 16 février dernier. Une ode au pouvoir de la voix et des mots. À travers des mélodies épurées, l’artiste ivoirien invite l'auditeur au cœur de son univers intimiste et captivant, qu’il partage en compagnie d'illustres invités tels que Bernard Lavilliers, M, Naâman, Horace Andy, Tiggs da Author.
Comment allez-vous ?
Ça va très bien, je remercie le bon Dieu, je suis en bonne santé, j’ai un album qui sort et une tournée qui va commencer.
Tiken Jah Fakoly, vous faites l’unanimité à travers les générations. Vous êtes un porte-parole de la communauté africaine et de la musique reggae. Les chiffres parlent d’eux-même : 27 ans de publications discographiques à votre actif...
Je suis très heureux d’être là après 13 albums, d’être sur la route, d’avoir des fans qui ont encore envie de me voir, de m'écouter !
Parlez-nous de ce 13e album, Acoustic.
Cet album est un retour aux sources et un bilan de ma carrière par rapport aux titres que j’ai choisis. J’ai toujours rêvé de faire un album acoustique. Je voulais 90 % d’instruments traditionnels africains car ils ont bercé mon enfance. J’écoutais beaucoup de musiques de Guinée, du Mali avec des instruments comme le balafon, la kora.
A l’écoute de l’introduction de l’album, issue du documentaire Tiken Jah, le descendant de Fakoly, le paradoxe historique de l’Afrique reste le même aujourd’hui. « Ce n’est pas normal que l’Afrique soit l’un des continents les plus riches et que ceux qui vivent sur ce continent très riche, soient les plus pauvres ».
Ce paradoxe existera tant que les Africains ne se lèveront pas pour le réparer. Nous travaillons à les réveiller, à leur faire comprendre les choses, parce que ce paradoxe n’est pas normal. La Côte d’Ivoire nourrit le monde en chocolat à hauteur de 45 %, le Gana 20 % et le Nigéria 15 % et quand on parle d’or, de diamant, de coltan, de cobalt, d’uranium, c’est un continent qui a tout et qui devrait être à la tête du train et non à la queue. Quand on va se rendre compte qu’on mérite cette place-là, on va se lever pour dire que ce n’est pas normal.
Cet album met en avant la force de la communauté : « Et c’est notre union qui peut combattre ça ». Union que l’on retrouve à travers des duos avec lesquels vous partagez vos valeurs, dont la reprise de Plus rien ne m'étonne avec la nouvelle génération reggae, ici Naâman.
Le but des "featuring" pour moi c’est d’abord un partage entre artistes et celui qui est invité vient pour renforcer le message. Des invités avec lesquels je partage des valeurs, avec qui j’ai des liens, qui représentent l’espoir.
Le titre Arriver à rêver…« à changer le monde pour de vrai, à imaginer le monde d’après… » représente aussi votre force, l’optimisme.
J’ai envie de continuer à donner de l’espoir malgré ce fait que le monde va mal !
Recueilli par Mona Bouneb
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.