Une trentaine d’espèces et 89 individus, pour l’instant. Le parc Jurafaune, qui vient d’ouvrir à Granges-sur-Baume, permet de rencontrer des oiseaux pas toujours bien connus. Il héberge des faucons, des buses, des milans, des chouettes, mais aussi des vautours, des aigles et des hiboux dont le superprédateur «grand-duc». Leur point commun : ce sont des oiseaux prédateurs qui capturent avec leurs serres. Visibles en volières spécialement aménagées, ils sont également présentés en spectacle commenté une ou deux fois par jour. L’occasion de les observer en vol, d’en savoir plus sur leurs mœurs et d’être capable de les reconnaître en randonnée. De regarder leurs différentes façons de chasser. D’apprendre que leur acuité visuelle est 3 à 8 fois supérieure à la nôtre pour les diurnes, 50 à 100 fois pour les nocturnes. De comprendre pourquoi ces derniers sont très silencieux.
Jurafaune veut d’abord être un parc pédagogique. Son intitulé est accompagné des verbes «observer, éduquer, protéger». Il est une vitrine de l’association de protection de la nature nommée «fonds de sauvegarde de la faune et de la flore jurassiennes». A terme, le parc incluera un sentier didactique regroupant des fleurs et arbustes sauvages typiques de la région.
«Jurafaune nous permet de délivrer de l’information en espérant que les gens participent à la protection de la nature» explique Jean Monneret, président de l’association. «Nous voulons que les gens considèrent les rapaces autrement».
Si le parc vient d’ouvrir au-dessus de Baume-les-Messieurs, il a une longue histoire. Tout est parti, du «projet pèlerin», mené de 1972 à 1985. A l’époque, l’idée était de contrer la régression des faucons pélerins dans le Jura, régression due à la pollution agricole. La réintroduction d’une quarantaine de jeunes faucons nés en captivité a permis de mener à bien cette initiative. Mais Jean Monneret s’est retrouvé avec une quinzaine de couples reproducteurs que leur séjour en captivité ne permettait pas de relâcher. La rencontre avec le fauconnier Franck Guigneret a fait germer l’idée d’un parc. «Par le jeu d’échanges avec d’autres parcs disposant d’espèces différentes, un cheptel diversifié de rapaces a été réuni pour constituer Jurafaune».
Le parc a fonctionné pendant 20 ans au château d’Arlay avant de déménager dans son nouveau site, plus facile d’accès et construit spécialement et accueilli par la communauté de communes des Coteaux de la haute Seille. C’est désormais là, à Granges-sur-Baume, que les rapaces attendent les visiteurs.
Stéphane Paris
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