Il est loin le temps où le hip-hop ne se pratiquait qu’au pied des immeubles de banlieue. Aujourd’hui on peut l’apprendre en cours, avec un prof, comme n’importe quelle autre danse. Si les garçons, autodidactes, genre “je m’entraîne tout seul devant ma glace”, ont un faible pour la breakdance et ses mouvements acrobatiques vers le sol, les filles elles, prennent volontiers des cours de hip-hop “pour faire les chorégraphies vues dans des clips” explique Riveh Leby, prof de hip-hop depuis 5 ans. Il évoque au passage un “important effet Star Ac”. Mais sa clientèle reste métissée. Dans ses cours, où les élèves ont entre 8 et 47 ans, il y a aussi ceux qui viennent de l’univers classique, ceux qui sont intéressés par la technique ou ceux qui ont simplement envie de bouger.
Venu au hip-hop il y a 10 ans, ce Lyonnais d’origine a vu le mouvement évoluer, devenant bien plus qu’un phénomène de mode. “Au départ c’était un kif, maintenant je vis de ça. Jamais je n’aurais pu imaginer ça” se réjouit-il. Finis les problèmes pour trouver un lieu accueillant des danseurs hip-hop, même si la méfiance vis-à-vis de la qualité de la prestation reste grande. Malgré tout, l’évolution est en marche. “Avec les cours, on donne un cadre pédagogique à la discipline. On s’éloigne de la base mais on gagne en reconnaissance. En plus certaines figures peuvent être dangereuses” souligne Riveh Leby. Preuve qu’aujourd’hui le hip-hop a gagné ses lettres de noblesse, il a été rebaptisé “danse urbaine” par le ministère de la culture qui planche sur la création d’un diplôme d’Etat comme pour les danseurs classiques ou jazz.
A.B
Riveh Leby enseigne à Besançon, à Art Kadanse 03 81 82 17 36
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