« Ce que j’aime dans la CAO, c’est qu’on peut imaginer quelque chose qui devient réalité, qu’on peut ensuite tenir entre ses mains. » C’est en effet le principe de la conception assistée par ordinateur : dessiner sur logiciel un objet qui prendra ensuite forme.
« Toutes les entreprises et bureaux d’études utilisent la CAO », assure Basile, pour qui cette technologie n’a plus beaucoup de secret. L’étudiant à
l’Ensmm à Besançon a décroché la première place à la finale de WorldSkills en septembre dernier, sous les couleurs de la Bourgogne Franche-Comté. Après les sélections régionales, en mars, il s’est entraîné de manière intensive, sur son temps libre :
« Beaucoup de soirées étudiantes sont passées à la trappe », sourit-il. Dans sa catégorie, les compétiteurs doivent dessiner le plus précisément et le plus rapidement possible des objets, selon les consignes données par les jurys. L’objectif est donc de maîtriser le logiciel de CAO sur le bout des doigts – des doigts qui se baladent d’ailleurs à toute vitesse entre le clavier et les souris.
« Je me suis entraîné sur une cinquantaine de sujets, dont certaines épreuves de huit heures », raconte Basile.
Trois jours de compétition
Le jour de la finale, il est arrivé confiant :
« Mon coach m’avait dit que j’étais prêt. J’avais fait une pause d’une semaine avant, pour arriver avec le cerveau reposé. » Pour ces trois jours de compétition, Basile avait aussi suivi une préparation physique et mentale :
« Pendant trois week-ends, des coaches nous ont donné des conseils pour mieux gérer le stress ou pour se relever après une erreur. » Devant ses écrans, Basile a enchaîné cinq épreuves de trois heures, sur trois jours. Parmi elles : dessiner un briquet allume-feu, à partir de quelques photos, ou encore reconstruire le mécanisme d’une machine à café.
« Alors que je n’en bois pas », ironise le jeune champion. A chaque fois, il est parti d’un écran « vide », sur lequel il a ajouté des formes, aux dimensions précises, qu’il a modelées en 3D. Certaines épreuves imposaient également de créer des vidéos de présentation de l’objet, dans un « rendu réaliste », ou encore d’imprimer en 3D l’objet demandé. Son casque sur les oreilles, Basile a su garder son sang-froid.
« J’étais dans ma bulle », confie-t-il.
Fin octobre, au lycée Jules Haag, il a participé aux dernières sélections, dans le but de devenir le représentant de la France et de son métier lors de la finale mondiale de 2024. Le Pontissalien est l’un des 5 jeunes de la région à intégrer
l’équipe de France des métiers cette année. Pour préparer la compétition mondiale, il suivra de nouveau un entraînement individuel, plus intense que pour la finale nationale :
« A partir de février, je débuterai quatre mois d’entraînement, que je ferai pendant mes horaires de travail », explique-t-il, précisant que l’organisme dans lequel il fait son alternance, l’IUMM, le soutient énormément. A Lyon en septembre 2024, Basile espère donc décrocher l’or…
« Ou au moins être dans le top 5 ! »
Camille Jourdan
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