Avec «A la lueur de leurs mains», Camille Desseauves, Marguerite Dehors et Rachel Davergne ont conscience de s’être lancé un vrai défi. Faire de leur projet d’études un spectacle à part entière associant musique, cirque et danse, réalisé et joué dans des conditions professionnelles. «On a déjà joué deux concerts le midi au théâtre d’Auxerre. Y créer notre spectacle est un tremplin et un rêve» se réjouit Marguerite.
Elles viennent de Montluçon, Rouen et Abbeville. Leurs trajectoires se sont croisées à l’Ecole supérieure de musique de Dijon. Leur entente amicale et musicale les a conduites à créer un trio, nommé Cousu main. Une clarinettiste, une violoniste, une percussionniste : le répertoire associant leurs instruments est mince. Elles citent «And legions will rise» de Kevin Puts, mais leurs concerts proposent également des adaptations de Bach, Debussy ou Ravel ainsi que du jazz ou des musiques traditionnelles. A Dijon, toutes 3 préparent DNSPM (diplôme d’interprète) et DE (diplôme d’enseignement). Marguerite y ajoute une licence de musicologie. «Préparer ces diplômes demande un travail intense, de tous les jours. L’ESM offre des opportunités réelles, des rencontres intéressantes, m’ais c’est beaucoup de boulot, beaucoup de pratique». Leurs parcours montrent que le travail ne leur fait pas peur. Avec «A la lueur de leurs mains», elles s’en sont ajouté, même si elles ne mesuraient pas trop où elles s’engageaient. «Aujourd’hui, on se rend compte que c’est une grosse charge mentale» disaient-elles 3 mois avant la représentation publique.
"L'aide du théâtre d'Auxerre,
un tapis rouge"
Il s’agit de leur projet «carte blanche» que l’Ecole supérieure de musique de Bourgogne-Franche-Comté demande de piloter de A à Z. Elles en ont profité pour répondre à un appel à projets. «Un gros délire, mais l’idée a plu, notamment au directeur du théâtre d’Auxerre. Pour nous c’est vraiment top : on a un théâtre avec une équipe technique sous la main, c’est un tapis rouge».
Leur création est née d’envies communes : associer la musique à d’autres pratiques artistiques et raconter une histoire avec leurs instruments. Elles l’ont écrit, ont monté le dossier et le budget. Elles ont réuni une équipe pluridisciplinaire : la danseuse Mathilde Jacob, la chorégraphe Marie Maurice, les circassiennes Maud Guirault et Elodie Laaziz, le créateur lumière Léo Dole («très compliqué à trouver»), le metteur en scène Jonas Burgunter. Ces artistes venant du Mans, de Besançon ou de Dijon, répéter n’a pas été évident. Le théâtre d’Auxerre a vraiment joué le jeu en accueillant l’équipe en résidence à deux reprises «en nous considérant comme des artistes pro, mais avec la conscience qu’on est encore étudiantes et qu’on a encore des choses à apprendre. Ils nous ont aidées autant que possible, notamment pour les dossiers de subvention qui a représenté un gros moment de stress».
Alors que la représentation approche, avoir mené une création «le plus proche du professionnel possible» sera de toute façon une expérience positive. «On avait l’intention de faire un truc badass, mais on n’imaginait pas que ça allait être aussi éparpillé ! Au départ, on se demandait si on pouvait les faire venir à Dijon pour un week-end, si on pouvait donner des directives et on nous a dit : «mais c’est vous les créatrices, vous pouvez être exigeantes !» Mais c’est surtout une aventure humaine. Avec l’équipe, on a l’impression d’être une famille».
S.P.
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