Truckks, c’est une histoire qui commence comme beaucoup : des copains de collège qui décident de monter un groupe de rock, d’abord pour s’amuser et occuper leur temps libre. Mais quatre ans après au moment de passer du statut de lycéen à celui d’étudiant, le passe-temps est devenu un vrai projet musical. Le groupe haut-saônois a grandi, il vient de passer une année marquée par des prestations au Printemps de Bourges et aux Eurockéennes, entre autres.
«L’année du bac, c’était quand même chaud !» reconnaissent les quatre musiciens, qui prennent les événements sans trop se poser de questions. Et après avoir parfois tâtonné sur leur style (
«au début, on faisait des reprises qui n’ont rien à voir avec ce qu’on joue maintenant et à un moment, on a même essayé le surf» hésitent-ils à dire), ils se sont finalement pris au jeu.
Direction Angers
et le studio Black box
Aujourd'hui, ils sont motivés pour voir jusqu’où ils peuvent porter le projet. Sérieusement, sans se prendre au sérieux. «
On découvre ce monde et ça nous plaît. Partir jouer à l’autre bout de la France, même pour rien du tout, c’est le rêve. C’est les voyages, les rencontres» résume Hugo, guitariste.
«La scène c’est vraiment ce qu’on aime» ajoute Lény, bassiste et chanteur.
«Musicalement, on a beaucoup évolué ensemble. Au départ, on avait un petit bagage, on ne savait pas vraiment jouer à part Martin qui faisait de la musique depuis plus longtemps. On a appris en jouant avec le groupe». Martin est lui aussi guitariste. Pour compléter le line-up, Cyprien, batteur. Tous quatre sont au diapason : décontractés, mais avec un projet qui leur tient désormais à cœur. Musicalement : du rock puissant, énergique et hargneux comme on peut l’entendre sur leurs titres déjà publiés sur you tube et spotify ("Se dépêche", "Domination", "Assiette", "Savoir au 72012"). Les titres d'un premier EP pour lequel ils ont été soutenu par le
Comité local d'aide aux projets. Côté compos, c’est un travail commun.
«L’un de nous arrive avec une idée, un riff et on bosse tous les quatre dessus en répétition».
Les succès et la médiatisation récente ne les empêchent pas de vouloir avancer, au contraire. Ils ont passé une bonne partie de leur été à répéter dans le local d’
Aim’rock, l’association qui les a vus grandir à Echenoz-la-Méline, près de Vesoul. En projet, les nouveaux morceaux qu’ils doivent enregistrer cet automne au studio Black box, à Angers en emmenant leur technicien attitré, Guillaume Renahy.
«C’est un autre rêve d’aller là-bas. On y va parce que c’est là qu’ont enregistré 2 de nos influences, Lysistrata et Pogo Car Crash Control. C’est le son qu’on a envie d’avoir». Ce sera le second EP, dans un style qu’ils souhaitent encore faire évoluer. Sans vouloir les copier, ils s’accordent sur un groupe à citer : Metz.
«Le style noise, mais sans s’y cantonner. On ne se donne pas de limite. Mais on a choisi de chanter en français pour garder notre originalité. Il n’y a pas tant de groupes qui le font. On se démarque, en adoptant une façon particulière de chanter. C’est plus naturel de s’exprimer en français même si les textes sont moins faciles à écrire. On veut aussi aller vers des structures plus originales, des sonorités plus originales, des textes plus recherchés».
Bref, ils parlent musique et travail plutôt que notoriété.
«On verra si ça marche mais c’est un peu aléatoire et la musique est un monde fermé. Ca fait plaisir d’être reconnu comme on l’a été par un policier aux Eurocks, d’entendre parler de nous, mais ce n’est pas la finalité. On est contents parce que ceux qui nous ont soutenus comme Aim’rock voient qu’on progresse, que ce n’est pas un coup de tête mais une passion. Répéter, c’est un plaisir : on s’amuse, on tente des choses, on essaie de diversifier».
L’année de terminale au lycée Belin derrière eux, ils espèrent trouver un peu plus de temps pour la musique. Même si les études risquent d’éclater le groupe : l’année prochaine, ils seront en CMI , en prépa aux école d’art à Belfort et en DN Made à Besançon. Mais toujours soudés par un projet commun.
Stéphane Paris
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